France

Budget 2026 : Gel des pensions et santé, super-riches, que sait-on ?

Le gouvernement a présenté ce mardi le projet de loi de finances 2026 et le projet de budget de la Sécurité sociale, visant à réduire le déficit public tout en ajustant les dépenses et les recettes de l’État et de la Sécu. Le projet de budget prévoit de supprimer 23 niches fiscales jugées « obsolètes ou inefficaces » parmi les 474 existantes.


Le gouvernement a présenté, ce mardi, le projet de loi de finances pour 2026 ainsi que le projet de budget de la Sécurité sociale. L’objectif est de réduire le déficit public tout en ajustant les dépenses et les recettes de l’État et de la Sécurité sociale. Ce texte inclut un effort fiscal qui cible les plus aisés et les grandes entreprises, mais aussi la santé et la protection sociale.

Les dépenses de l’État en 2026

Les dépenses de l’État devraient atteindre 500,9 milliards d’euros en 2026, marquant une augmentation de 10,5 milliards par rapport à la loi de finances initiale pour 2025. En excluant les dépenses liées à la défense et à la charge de la dette, une diminution globale des dépenses est anticipée. L’effort total prévu s’élève à 30 milliards d’euros, dont environ 17 milliards en dépenses et près de 14 milliards en recettes.

Pour atteindre l’objectif d’un déficit public de 4,7 % du PIB en 2026, le gouvernement envisage une réduction de l’emploi public de 3.000 postes, principalement dans les opérateurs publics et les agences de l’État, qui devraient perdre environ 1.700 postes. Des baisses de crédits sont également anticipées pour certains opérateurs, justifiées par la suppression de doublons ou la réinternalisation de certaines compétences au sein de l’État.

Une santé plus chère pour les Français

La hausse des dépenses de l’Assurance maladie serait limitée à + 1,6 %, pour atteindre 270,4 milliards d’euros, un montant bien en-deçà de l’augmentation naturelle des dépenses. Le projet inclut 7,1 milliards d’euros d’économies dans le secteur de la santé, en ciblant notamment les arrêts maladie, les médicaments, les dispositifs médicaux et certaines dépenses « transférées » aux complémentaires santé.

Le texte fait également état de mesures de lutte contre la fraude et d’efficience des soins, tout en intégrant les revalorisations tarifaires accordées aux médecins par le biais d’un accord conventionnel établi l’année dernière. En outre, le gouvernement propose de doubler le montant et les plafonds annuels des franchises médicales et des participations forfaitaires, concernant le reste à charge des assurés pour les médicaments, actes paramédicaux, transports sanitaires, consultations médicales, examens radiologiques et analyses biologiques. Cette mesure devrait rapporter 2,3 milliards d’euros, selon le rapport du Haut conseil des finances publiques.

Grandes entreprises et holdings patrimoniales

Le gouvernement affirme que l’effort fiscal sera principalement porté par les contribuables les plus riches et les entreprises, pour un total de 6,5 milliards d’euros (ce qui est donc en fait moins que les économies réalisées dans le secteur de la santé). La contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises sera reconduite et devrait générer 4 milliards d’euros, soit la moitié de ce qu’elle rapportait en 2025.

Le projet de budget introduit par ailleurs une taxe sur les holdings patrimoniales, destinée à empêcher la thésaurisation de revenus non distribués au sein des sociétés, ces revenus échappant ainsi à l’impôt. La contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR) sera prolongée d’un an et s’appliquera aux ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros pour un célibataire et 500.000 euros pour un couple, avec un taux minimal de 20 %. Enfin, le gel du barème de l’impôt sur le revenu (IR) devrait rapporter 1,9 milliard d’euros à l’État.

Gel des retraites et des prestations sociales

Le projet prévoit une année blanche, signifiant le gel de toutes les retraites de base en 2026, ainsi qu’un gel des prestations sociales, telles que les allocations familiales. À partir de 2027, les pensions devraient être sous-indexées par rapport à l’inflation de 0,4 point. Le gouvernement cherche également à remplacer l’abattement de 10 % sur les retraites par un abattement forfaitaire de 2.000 euros, ce qui devrait améliorer la situation des couples de retraités les plus modestes, tout en mettant davantage à contribution les autres retraités. L’économie anticipée serait de 3,6 milliards d’euros pour les retraites et les prestations sociales.

Suppression de 23 niches fiscales

Le projet de budget prévoit la suppression de 23 niches fiscales jugées « obsolètes ou inefficaces » parmi les 474 existantes. Parmi ces dispositifs, certains impactent un grand nombre de foyers, comme l’exemption d’impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée ou la réduction d’impôt pour les frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur.