Budget 2025 : Pourquoi beaucoup d’universités sont fermées ce mardi ?
A l’instar de nombreuses universités publiques françaises, celle de Lille n’a pas ouvert ses portes, ce mardi. Suivant un mouvement organisé par France universités, cette fermeture symbolique vise à protester contre deux mesures proposées par le gouvernement dans le cadre du vote du budget 2025. Régis Bordet, président de l’université de Lille, nous explique pourquoi ça coince.
Quelles sont ces mesures qui posent problème ?
Il s’agit de mesures nationales que l’Etat nous impose. La première consiste au relèvement du point d’indice sur lequel est basée la rémunération des fonctionnaires. (En gros, les salariés de la fonction publique vont voir leurs salaires augmenter.) L’autre mesure est le relèvement du taux de contribution des universités au compte d’affectation spécial servant à payer les retraites des fonctionnaires, ce que l’on appelle le « CAS Pension ».
Ces mesures ne sont pas compensées par l’Etat dans les subventions allouées aux universités. Concrètement, pour l’Université de Lille, cela va nous coûter 16 millions d’euros par an alors qu’il nous manque déjà 48 millions d’euros de subventions pour être dans la moyenne des universités françaises.
Quelles seraient les conséquences de ces mesures ?
A Lille, nous avons déjà un déficit structurel que nous avons commencé à résorber depuis 2022 avec un plan de retour à l’équilibre. Ces charges supplémentaires nous ramèneraient deux ans en arrière. Alors il faudra faire des choix, comme la remise en cause d’investissements dans les rénovations de bâtiments ou les programmes sportifs ou culturels si l’on ne veut pas rogner sur l’enseignement qui est notre cœur de métier.
Pour certaines universités, il pourrait être impossible de payer les salaires. Nous n’en sommes pas là, mais en puisant dans nos réserves, l’université pourrait bien être fermée le 22 septembre prochain comme elle l’est aujourd’hui.
N’y a-t-il pas d’autres leviers de recettes à activer ?
On est la première université de France en termes de formation professionnelle et on va déjà au bout de ce que l’on peut faire pour aller chercher des ressources additionnelles. Dans la recherche, les brevets déposés, les partenariats… On ne peut pas tirer indéfiniment sur l’élastique.
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Après, il y a la question des frais de scolarité. A l’université de Lille, cela revient à 200 ou 250 euros par étudiant alors qu’il nous manque environ 600 euros par étudiant. Il n’est pas question que nous les augmentions de notre côté. Maintenant, si c’est le projet du gouvernement d’augmenter les frais de scolarité, qu’il le dise et qu’il l’assume.