France

Budget 2025 : Le gouvernement a « mis fin à la discussion » selon Marine Le Pen, la censure se rapproche

Dernier dimanche de négociations entre le gouvernement de Michel Barnier et le Rassemblement national. L’équation était simple à Matignon : sans alliance, un vote sur les textes budgétaires de 2025 pourrait faire tomber le gouvernement cette semaine. Mais le gouvernement a « mis fin à la discussion », selon Marine Le Pen. Premier groupe politique à l’Assemblée nationale, le RN exigeait de nouvelles concessions du gouvernement sur le budget de la Sécurité sociale, qui sera soumis lundi à l’approbation de l’Assemblée, avec un très fort risque de censure.

« La censure n’est pas inéluctable. Il suffit que monsieur Barnier accepte de négocier », déclarait plus tôt la leader du RN à la Tribune Dimanche. « Je vous confirme que les discussions se poursuivent actuellement », a assuré dimanche matin sur France 3 le député lepéniste Thomas Ménagé. « Le Premier ministre a 100 % de chances d’être censuré, mais il a aussi 100 % de chance de ne pas être censuré s’il écoute les propositions raisonnables et les contre-mesures que nous avons posées », a-t-il ajouté.

Les retraites comme « ligne rouge »

Matignon n’a pas commenté d’éventuelles discussions de dernière minute. Le gouvernement est-il prêt pour autant à de nouveaux gestes ? Le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin a estimé que le texte était le fruit d’un compromis entre sénateurs et députés et que le censurer « reviendrait à censurer un accord démocratique ». « Dont acte », pour Jordan Bardella, qui considère que « la minorité gouvernementale » a mis « fin au cycle des négociations ».

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Tout en appelant le gouvernement à poursuivre la négociation, la présidente macroniste de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a aussi estimé sur Radio J que le gouvernement devait présenter ce texte approuvé mercredi dernier. Mais le RN souligne que le gouvernement a la possibilité jusqu’au dernier moment de modifier le texte, soit jusqu’à lundi après-midi.

Selon le député RN Jean-Philippe Tanguy, le parti d’extrême droite pose « une ligne rouge absolue » : que le gouvernement renonce à la désindexation partielle des retraites sur l’inflation. « C’est un contrat social entre ceux qui ont cotisé et le reste de la société », a-t-il dit dans l’émission Questions politiques sur France Inter. Après avoir obtenu que le gouvernement abandonne la hausse des taxes sur l’électricité, le RN souhaite aussi qu’il revienne sur le déremboursement de certains médicaments, a dit le député.

Car le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), sur lequel l’Assemblée va devoir se prononcer, est truffé d’irritants pour les oppositions, de gauche comme d’extrême droite. Sans majorité, le Premier ministre pourrait ainsi choisir d’actionner l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’approbation d’un texte sans vote. Mais il s’exposerait à une motion de censure qui pourrait être examinée dès mercredi. Si la gauche et le Rassemblement national unissent leurs voix, le gouvernement tombera. Ce serait une première depuis la chute du gouvernement de Georges Pompidou en 1962.