France

Budget 2025 : Douche froide pour le secteur culturel, amputé de 50 millions d’euros

Le ministère de la Culture a annoncé une nouvelle baisse budgétaire de 50 millions d’euros pour 2025, a déclaré Rachida Dati au Sénat vendredi. Cette réduction s’ajoute à un précédent ajustement de 100 millions d’euros décidé en décembre par le précédent gouvernement, portant le budget global de la Culture à 4,45 milliards d’euros.

Malgré ces coupes, un « fonds exceptionnel » de 40 millions d’euros a été voté par le Sénat pour soutenir la création artistique dans les territoires. Ce fonds est destiné à « gérer les situations les plus graves en sauvegardant les structures emblématiques », comme le Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, tout en aidant certaines structures à reconstituer leurs marges artistiques.

Une enveloppe pour les monuments historiques

Rachida Dati a souligné que « la situation de nos finances publiques nous oblige », tout en rappelant les priorités accordées au patrimoine. Elle a obtenu une enveloppe spécifique pour les monuments historiques, dont 5 % sont en péril selon le ministère.

Le dispositif du Pass Culture, offrant 300 euros aux jeunes pour leurs achats culturels, a également été touché par une réduction de 35 millions d’euros votée par le Sénat, contre l’avis du gouvernement. La ministre a exprimé son souhait de revoir le fonctionnement de cet outil pour éviter qu’il ne devienne « un chèque qui ne servirait finalement qu’à entraîner un objectif consumériste ». Parmi les pistes envisagées : intégrer des critères de ressources, réserver une part au spectacle vivant et introduire de nouvelles fonctionnalités.

Vives réactions de la CGT Spectacle

Par ailleurs, le Sénat a imposé à l’audiovisuel public (France Télévisions, Radio France…) des économies supplémentaires de 80 millions d’euros, bien en deçà des réductions initialement prévues par le gouvernement.

Ces mesures suscitent des réactions vives. La CGT Spectacle a dénoncé une « saignée budgétaire » et accusé Rachida Dati de « piétiner les engagements » pris en faveur du spectacle vivant, qualifiant la ministre de « liquidatrice ». Cette baisse intervient alors que plusieurs collectivités locales ont elles aussi réduit leurs dépenses culturelles.