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Bruno Retailleau : « Monsieur Tebboune a une seule chose en tête, ma démission »

Sur fond de tensions diplomatiques bilatérales, le ministre français de l’Intérieur prolonge la crise. Suite au refus d’Alger d’accepter la liste de soixante ressortissants à expulser, Bruno Retailleau a annoncé une « riposte graduée » et accuse l’Algérie, en particulier le président de la République Abdelmadjid Tebboune, « de souhaiter son départ du gouvernement français« .

Intervenant sur Sud Radio, Bruno Retailleau est revenu à la charge en annonçant qu’un « ensemble de mesures pourraient être prises contre Alger« .

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Bruno Retailleau accuse « Alger d’agresser Paris« 

Après le rejet opposé par l’Algérie à la liste des ressortissants jugés dangereux par la France, Bruno Retailleau reprend son offensive contre Alger. Sur Sud Radio, il déclare : « Monsieur Tebboune a une seule chose en tête : ma démission« .

D’ailleurs, le locataire de la place Bauveau n’exclut pas de démissionner si la France cède sur le dossier algérien ou si un nouvel attentat se reproduit en France. De plus, Bruno Retailleau accuse l’Algérie d’être à l’origine de ces tensions entre les deux pays : « Nous ne sommes pas belliqueux, nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie. C’est l’Algérie qui nous agresse« .

Retailleau a, ensuite, exhorté l’Algérie à « cesser de négocier et à accepter le retour de ses ressortissants dont la nationalité a été confirmée par une pièce d’identité ou un passeport« .

Tensions Alger – Paris : en quoi pourrait consister « la riposte graduée » de Retailleau ?

Suite à la réponse d’Alger, concernant « un rejet catégorique des menaces, velléités d’intimidation, injonctions et ultimatums venant de France« , Bruno Retailleau a appelé le gouvernement français à maintenir la stratégie de « la riposte graduée« . Cette position fait suite aux propos de Gérald Darmanin qui préconise le rappel de l’ambassadeur de France en Algérie.

La première restriction de cette réaction a été mise en œuvre dès lundi avec la suspension de l’accord de 2007 concernant l’exemption de visa pour les diplomates algériens : « Nous avons commencé à le mettre en œuvre avec la suspension des facilités à la nomenklatura algérienne » a-t-il déclaré.

Selon le même ministre, la deuxième mesure de cette riposte serait l’activation de l’article 22 du Code frontières Schengen. Cet article contraindrait les pays membres de l’accord à consulter la France avant d’autoriser l’entrée de certains individus.

Retailleau a également fait savoir que le gel des visas et des transferts de fonds privés, ainsi que l’arrêt de l’aide publique au développement, propositions formulées par Marine Le Pen, font partie des options considérées. Pour rappel, les relations franco-algériennes se sont détériorées depuis juillet dernier, date à laquelle le président français Emmanuel Macron a reconnu le plan d’autonomie proposé par Rabat pour le Sahara occidental.

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