France

Bronchiolite : « Nous sommes inquiets »… La baisse du remboursement du Beyfortus fait tousser les pédiatres

Les pédiatres ne comprennent pas et s’« inquiètent » : le Beyfortus, un traitement préventif qui sert à limiter les risques de bronchiolite chez les bébés, n’est remboursé qu’à 30 % cette année, contre 100 % l’an dernier, première année d’utilisation du produit.

Cette décision émane de la Haute Autorité de santé (HAS) qui a évalué le « service médical rendu modéré ». Pourtant, « l’efficacité du Beyfortus est démontrée », assure Christèle Gras-Le Guen pédiatre et chercheuse en épidémiologie, présidente de la Société française de pédiatrie à France Inter.

Une efficacité de l’ordre de 80 %

« L’expérience de l’année dernière a été spectaculaire : avec une efficacité qui a été de l’ordre de 80 % – ce qui est rare pour un vaccin dans ce type de médicament », ajoute-t-elle. Ce médicament a ainsi prévenu des hospitalisations en soins intensifs, en réanimation, des passages aux urgences et « même les consultations en libéral », assure celle qui est également cheffe des urgences pédiatriques et du service de pédiatrie générale du CHU de Nantes.

« Il nous paraît donc aujourd’hui décalé de juger le service médical rendu aussi faible et de limiter le remboursement de ce produit », affirme la pédiatre. Elle pointe d’ailleurs que ce médicament a été « validé » par les familles avec un taux d’acceptation de 97 %.

Un frein pour les familles les plus modestes

La fin du remboursement à 100 % pourrait freiner les familles les plus modestes à faire traiter leurs enfants, selon la porte-parole de la Société française de pédiatrie. Elle réclame alors que « l’Etat établisse le remboursement à 100 %, pour que les familles qui n’ont pas de mutuelle ».

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Elle souligne que « le reste à payer est de l’ordre de 300 euros », ce qui n’est « pas rien » car plusieurs mutuelles ne remboursent pas ou peu. « Il ne faut pas les enfants des familles les plus modestes restent sur la touche, alors qu’on a l’un des médicaments les plus efficaces contre la maladie », appuie la professionnelle.