Bretagne : Un « appel à la vigilance » lancé après plusieurs observations de loup
Il a été identifié à deux reprises, en quelques jours seulement. Photographié le 10 février à Bédée, au nord-ouest de Rennes (Ille-et-Vilaine), le loup s’est de nouveau montré cinq jours plus tard à Hénon (Côtes-d’Armor), à plus de 70 kilomètres de là. S’agit-il du même spécimen ? C’est possible. « Il semblerait que cet individu soit le même individu que celui observé récemment en Ille-et-Vilaine, mais seule une analyse ADN permettrait de l’affirmer », répond la préfecture des Côtes-d’Armor, citant l’Office français de la biodiversité (OFB).
Des habitants de La Mézière ont également partagé leur histoire à Ouest-France, expliquant avoir vu le loup le 11 février. Un de leurs moutons aurait disparu ce jour-là. Le 1er janvier, un photographe amateur avait également identifié l’animal nageant dans une rivière. Une illustration de la grande capacité de dispersion de l’animal, réapparu en France en 1992 dans les Alpes du sud.
Ce n’est pas la première fois que le prédateur est aperçu en Bretagne. Depuis presque quatre ans, les observations sont régulières dans la région, même si le nombre d’individus reste sans doute très faible. D’après les spécialistes du Groupe loup en Bretagne, seuls « trois à quatre individus » sont passés dans la région. Sans que l’on ne sache s’ils y sont toujours.
Un millier de loups en France
Le nombre de loups est estimé à un millier environ en France, un chiffre en recul pour la première fois depuis dix ans. Mais sa présence a tendance à faire peur, notamment aux éleveurs de chèvres ou de moutons. Face à ces craintes, les préfets lancent un appel à la vigilance. « Le préfet d’Ille-et-Vilaine a demandé aux services publics de l’État et aux différents acteurs d’accroître la vigilance en Ille-et-Vilaine ». L’administration demande que chaque observation potentielle soit signalée (voir encadré), tout comme les suspicions de prédation sur un animal domestique.

Si la présence du loup effraie certains éleveurs, elle ravit les naturalistes. « Je ne nie pas les difficultés des éleveurs. Il faut les accompagner, leur donner les moyens de protéger leurs animaux. Le loup reste un prédateur. Mais il peut aussi nous aider à réguler certaines populations comme les sangliers ou les cerfs. C’est une solution pour faire le ménage face à des animaux qui n’ont plus de prédateur », nous confiait récemment Jean-Noël Ballot, de l’association Bretagne Vivante.