Bretagne : Pourquoi le géant de l’énergie Iberdrola va financer des projets environnementaux

C’est un géant mondial de l’énergie qui a réalisé sur les neuf premiers mois de l’année un chiffre d’affaires de 37,9 milliards d’euros. Implanté dans une quarantaine de pays, où il emploie près de 40.000 employés, le groupe espagnol Iberdrola est également bien présent en France puisqu’il fournit de l’électricité à environ 500.000 clients. Via sa filiale Ailes Marines, la multinationale espagnole est également à la baguette sur le chantier du parc éolien en baie de Saint-Brieuc. D’ici fin 2023, 62 éoliennes seront mises en service en mer pour produire l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 835.000 habitants.

En parallèle, Iberdrola s’apprête également à sortir le chéquier pour financer des projets sur le territoire breton à travers un fonds présenté mardi au siège de la région à Rennes. Baptisé IBreizh, ce programme d’une dizaine de millions d’euros pose toutefois question. En échange d’une belle somme d’argent, le géant espagnol achète-t-il ainsi « le silence », comme l’affirmait début octobre Isabelle Le Callenec, cheffe de file de la droite et du centre au conseil régional ? Ou alors s’agit-il d’une mesure compensatoire pour remédier aux éventuels impacts du parc éolien sur la biodiversité en baie de Saint-Brieuc ?

Un soutien à la filière pêche, opposée au parc éolien

Ni l’un ni l’autre, selon Loïg Chesnais-Girard, président socialiste de la région Bretagne. « Cette participation financière au développement du territoire était prévue dès le départ dans l’appel d’offres comme pour tout projet d’éolien en mer, indique-t-il. Mais en Bretagne, dans un souci de transparence, nous avons choisi de signer un partenariat avec Ailes Marines afin de flécher les aides sur des projets qui nous semblent prioritaires. » Daniel Cueff, son vice-président chargé de la mer assure d’ailleurs qu’il « n’y a rien à compenser » car le parc éolien en cours de construction « n’a pas d’impact négatif sur la ressource et la biodiversité. »

Signé pour une première durée de sept ans, le programme IBreizh irriguera prioritairement le département des Côtes-d’Armor où est implanté le futur parc éolien. L’argent versé par Iberdrola servira notamment à financer des projets en lien avec la pêche et l’aquaculture, la protection de l’environnement et la biodiversité ou le développement touristique. Deux premiers projets sont déjà dans les tuyaux : l’un avec la fondation Breizh Biodiv, qui vise à accélérer la transition écologique en Bretagne, et l’autre avec le comité régional de la conchyliculture. Il reste maintenant à voir comment Iberdrola va réussir à collaborer avec les pêcheurs de la baie de Saint-Brieuc, eux qui sont depuis toujours opposés au parc éolien.