Brésil : Pas de coup d’Etat, humour, Dieu… Florilège des déclarations de Bolsonaro à son procès

C’est un procès historique au Brésil. Jair Bolsonaro s’explique en effet cette semaine devant la justice pour éviter une lourde peine de prison pour tentative présumée de coup d’Etat.
Devant la Cour suprême mardi à Brasilia, l’ancien président a nié en bloc. A 70 ans, il est accusé d’être le « leader d’une organisation criminelle » ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de l’élection présidentielle d’octobre 2022, finalement remportée par le président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Pour convaincre les juges, Jair Bolsonaro a notamment invoqué Dieu et la Constitution. Voici un florilège de ses déclarations.
Sa défaite face à Lula
« Quand vous perdez une élection, cela laisse un vide inimaginable », a confié l’ancien dirigeant d’extrême droite (2019-2022) au sujet de son revers face à Luiz Inacio Lula da Silva, en octobre 2022.
Ses supposées velléités putschistes
« La possibilité d’un coup d’Etat n’a jamais été envisagée […] Un coup d’Etat, c’est une chose abominable », a déclaré celui qui est accusé d’avoir conspiré avec de proches collaborateurs pour se maintenir au pouvoir en dépit de sa défaite.
Respect de la Constitution
« Je ne suis jamais sorti du cadre de la Constitution », a argumenté l’ex-président, brandissant un exemplaire de la Constitution brésilienne de 1988.
Son absence lors de l’investiture de Lula
« Je n’allais pas m’exposer aux pires huées de l’histoire du Brésil », a-t-il lancé, pour justifier sa décision de quitter le pays et se rendre aux Etats-Unis deux jours avant l’investiture de Lula, évitant ainsi de lui passer l’écharpe présidentielle.
Les émeutes de Brasilia
« Ça, ce n’est pas un coup d’Etat, on n’a pas retrouvé la moindre arme à feu », a-t-il dit au sujet des émeutes du 8 janvier 2023. Ce jour-là, des milliers de ses sympathisants ont saccagé les lieux de pouvoirs dans la capitale brésilienne, réclamant une intervention militaire pour déloger Lula du pouvoir, une semaine après l’investiture de ce dernier.
Dieu et la justice
« Que le Seigneur vous illumine […] pour le bien de notre pays », a-t-il déclaré, s’adressant aux juges de la Cour suprême qui vont devoir voter pour décider ou non d’une condamnation.
Nos articles sur le Brésil
Le juge vice-président
Jair Bolsonaro s’est permis une plaisanterie en s’adressant à Alexandre de Moraes, juge chargé du dossier, qu’il avait qualifié de « dictateur » par le passé. « J’aimerais vous inviter à être mon vice-président en 2026 », a-t-il lancé en souriant, alors qu’il a été déclaré inéligible jusqu’en 2030, pour ses attaques sans preuves contre le système électoral brésilien. « Je décline votre offre », a répondu le magistrat dans un rictus.