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Brésil : Jair Bolsonaro est de nouveau en prison pour un fer à souder

Jair Bolsonaro a été placé en détention provisoire samedi après avoir tenté de « casser » son bracelet électronique avec un fer à souder. L’ex-président a été condamné en septembre à 27 années de prison pour une tentative de coup d’État visant à empêcher le retour au pouvoir de Luiz Inacio Lula da Silva.


Retour en prison pour Jair Bolsonaro. L’ancien président du Brésil, en résidence surveillée depuis plusieurs mois, a été placé en détention provisoire samedi après avoir tenté de détruire son bracelet électronique avec un fer à souder.

L’imprévisible ancien dirigeant d’extrême droite, en fonction de 2019 à 2022, a été condamné en septembre à 27 ans de prison pour avoir tenté de s’opposer au retour au pouvoir de son rival de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva, qui l’a battu lors des élections d’octobre 2022.

Bolsonaro, assigné à résidence depuis août, a été conduit samedi matin dans les locaux de la police fédérale à Brasilia. Il était sous surveillance électronique dans le cadre d’une enquête sur des soupçons d’obstruction à son procès.

Dans sa décision, le juge Alexandre de Moraes, en charge de l’affaire, a justifié l’ordre de détention provisoire par le fait qu’il était encore possible pour Bolsonaro de faire appel de sa peine. Il a expliqué que l’ex-président avait tenté de « casser » son bracelet électronique peu après minuit dans l’espoir de fuir durant une manifestation de ses partisans près de son domicile prévue pour plus tard dans la journée. Il a noté un « risque élevé de fuite ».

Jair Bolsonaro a admis avoir utilisé un fer à souder pour altérer son appareil, comme l’a montré une vidéo prise par la police peu après l’incident. Répondant à une agente qui lui demandait si les marques de brûlure sur le boîtier provenaient d’un fer à repasser, il a répondu : « Non, un fer à souder », ajoutant que c’était par « curiosité ».

Son fils aîné, le sénateur Flavio Bolsonaro, avait organisé une veillée de prières près de chez l’ex-président. Ce rassemblement a soulevé des inquiétudes concernant une possible tentative de fuite vers une des ambassades voisines, comme celle des Etats-Unis, a souligné le juge Moraes.

Allié de Donald Trump, Jair Bolsonaro fait face au soutien du président américain qui a dénoncé une « chasse aux sorcières » à son encontre. Trump a de plus imposé une surtaxe punitive au Brésil en réponse, qu’il a considérablement réduite après une rencontre avec Lula en octobre. Samedi, il a qualifié la détention de Bolsonaro de « vraiment mauvaise ».

De son côté, Alexandre de Moraes a accordé 24 heures à l’équipe juridique de Bolsonaro pour fournir des explications sur l’incident. La défense a annoncé qu’elle ferait appel de cette détention provisoire, précisant que « son emprisonnement pourrait mettre sa vie en danger ». L’ancien président souffre toujours des séquelles d’un coup de couteau reçu à l’abdomen en 2018. Sur les réseaux sociaux, Flavio Bolsonaro a exprimé sa colère contre le juge Moraes : « Si mon père meurt là-dedans, ce sera de ta faute ».