Braquage de Kim Kardashian : « J’ai toujours cru aux secondes chances », confie la star américaine à la barre

A la cour d’assises de Paris,
Kim Kardashian est arrivée à la barre de la cour d’assises de Paris vêtue comme pour une soirée de gala. Une longue robe noir fourreau signée John Galliano, une rivière de diamants pour habiller son décolleté et les cheveux retenus en un chignon sophistiqué. De mémoire d’avocats, on n’avait jamais vu une victime témoigner dans une telle tenue. Pourtant, dès l’instant où la star américaine a commencé à retracer le braquage et la séquestration dont elle a été victime à Paris, le 3 octobre 2016, on a oublié les détails de son look. Son récit est simple, sensible. Celui d’une femme qui a cru mourir ce soir-là.
Jusqu’à cette agression, Kim Kardashian, malgré son immense notoriété, ne s’était jamais sentie en danger. A la cour, l’influenceuse de 44 ans confie qu’elle avait même l’habitude de se promener seule, en pleine nuit, dans les rues de Paris. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle n’est nullement inquiète lorsque son garde du corps quitte l’hôtel ce soir-là pour accompagner sa sœur Kourtney en boîte de nuit. Vers 3 heures du matin, alors qu’elle vient de s’endormir, elle est réveillée par des bruits inhabituels. « J’ai appelé ma mère, ma sœur, mais personne ne répondait », retrace la star, très émue. A ce moment-là, sa porte s’ouvre avec fracas : deux hommes en uniforme de police, le visage cagoulé, font irruption. Avec eux, se trouve le réceptionniste de l’hôtel, menotté. « Je ne comprends pas ce qu’il se passe, je me demande s’il s’agit d’un attentat terroriste. »
« Est-ce que c’est ma fin ? On va mourir ? »
Les braqueurs lui hurlent qu’ils veulent sa « ring », sa bague de fiançailles sertie d’un diamant évalué à 4 millions de dollars. Mais en « état de sidération », elle ne répond pas. « Je ne faisais pas le lien entre mes bijoux et ce qu’il se passait », précise-t-elle. Les deux hommes trouvent sa bague sur la table de chevet puis font rapidement main basse sur sa boîte à bijoux. Montant du préjudice : 9 millions d’euros. Malgré ce butin, les voyous sont bien décidés à fouiller la chambre. « Le plus petit m’a attaché les mains avec des câbles. J’étais dans un état d’hystérie totale, je demandais au concierge : « Est-ce que c’est ma fin ? On va mourir ? Traduis, dis-lui que j’ai des enfants, des bébés, ça ne peut pas se terminer comme ça » », se remémore-t-elle, la gorge nouée.
L’un des deux hommes la braque avec une arme, tandis que le second la ligote et la bâillonne avec du scotch et des câbles de serrage. A demi-nue – elle ne portait qu’une nuisette – elle est persuadée que ses agresseurs s’apprêtent à la violer avant de la tuer. Finalement, ils la traînent dans la salle de bains et l’abandonnent au pied de la baignoire. « J’étais certaine de mourir ce soir-là », insiste Kim Kardashian. Désormais, elle ne peut dormir sans « quatre à six veilleurs de nuit » chez elle.
« Ma vie et celle de ma famille a changé »
A-t-elle eu connaissance de la lettre que lui a écrit Aomar Aït Khedache en août 2017 ?, l’interroge le président. Non, elle ignore même que l’accusé – soupçonné d’être l’organisateur du braquage – lui a écrit pendant sa détention. Alors, d’une voix douce, le magistrat fait sien les mots du mis en cause. « Je souhaite venir vers vous en être humain pour vous dire combien je regrette mon geste, combien j’ai été ému de constater votre souffrance », écrit-il. Kim Kardashian ne peut contenir ses larmes. Il jure n’espérer « aucune indulgence » mais souhaite lui adresser ses « sincères excuses ». « J’espère que cette lettre pourra vous permettre d’oublier le traumatisme que vous avez subi par ma faute », insiste celui qui a reconnu les faits dès sa garde à vue.
« Je vous pardonne », dit-elle en regardant longuement Aomar Aït Khedache. L’homme de 69 ans, crâne dégarni, lunettes à double foyer, est assis à moins d’un mètre d’elle. La star américaine, qui suit désormais des études pour devenir avocate, affirme avoir « toujours cru aux secondes chances ». Ses mots sont pesés, réfléchis. « Mais cela ne change pas le traumatisme qui est le mien et le fait que ma vie et celle de ma famille a changé », précise-t-elle.
Elle cherche du regard Aomar Aït Khedache, mais ce dernier est aujourd’hui sourd et muet. Il ne peut suivre les débats que grâce aux retranscriptions en direct. Quelques minutes après les mots de l’Américaine, il fait passer un mot à l’intention du président. « Ce pardon est un soleil qui vient m’illuminer », écrit-il, affirmant qu’il lui en serait reconnaissant « à jamais ». Deux autres accusés, Yunice Abbas et Didier Dubreucq, présenteront un mot d’excuse ou de compassion, mais pas avec la même intensité.