France

Bouillotte : Date de péremption, température de l’eau… Comment l’utiliser pour éviter tout risque de brûlure ?

Il fait froid. Il caille même ! Cette semaine, un peu partout dans l’Hexagone, du Nord au Sud, les températures ont chuté, et passent sous la barre des 0 degré durant la nuit. Et à la maison, pour se réchauffer dans ce froid glacial, à chacun sa technique. Les frileux qui augmentent le chauffage (et au passage leur facture de gaz ou d’électricité), celles et ceux qui dégainent gros gilet, chaussettes épaisses et plaid molletonné. Et les adeptes de la bouillotte, qui diffusent sa chaleur douce de longues heures durant.

Placée dans le lit pour se coucher dans des draps chauds, ou contre le ventre pour soulager des douleurs menstruelles, la bouillotte a ses aficionados, grands et petits. Mais quelques précautions sont à prendre pour éviter les accidents domestiques.

De nombreuses bouillottes non conformes

Souvent, quand on achète une bouillotte, on se laisse davantage séduire par sa housse au motif tout mignon ou par son prix très attractif. Ce que beaucoup ignorent, c’est que de nombreuses bouillottes vendues dans le commerce sont non conformes aux réglementations française et européenne, et sont potentiellement dangereuses pour la santé des consommateurs.

C’est ce que confirme une enquête relative à la sécurité des bouillottes menée auprès de 155 établissements en 2019 par la DGCCRF. 12 % des établissements contrôlés se trouvaient en anomalie. « Sur les 19 prélèvements effectués et analysés, 16 se sont révélés non conformes (84 %), dont 5 dangereux (26 %), détaille la DGCCRF. Ces résultats ont conduit les enquêteurs à adresser des avertissements et des injonctions aux professionnels concernés et, dans les cas les plus critiques, les produits ont été retirés du marché ». Ainsi, « quatre bouillottes en PVC ou en caoutchouc ont été reconnues dangereuses pour les utilisateurs, principalement en raison de risques de brûlures liés à la possible déchirure de l’enveloppe, à une résistance insuffisante des soudures ou du corps de la bouillotte, ajoute la répression des fraudes. Deux références ont été retirées de la vente ».

Et les produits destinés aux publics les plus vulnérables ne sont pas plus sûrs pour autant. Depuis début décembre, une mini-bouillotte de massage pour bébé, censée calmer maux de ventre et coliques, fait l’objet d’un rappel sur le site du gouvernement Rappel Conso en raison d’un « risque de brûlure ». Les acheteurs sont appelés à « ne plus utiliser le produit » et à le « rapporter au point de vente ».

Date de péremption et bon usage de sa bouillotte

La première chose à faire quand on souhaite s’offrir une bouillotte, c’est de vérifier qu’elle est bien conforme aux normes de sécurité. Mais il n’est pas facile de s’y retrouver, alors que nombre de fabricants ne jouent pas le jeu et n’affichent aucune instruction d’usage et de bon entretien de leur bouillotte.

Ainsi, rappelle la DGCCRF, « de nombreuses références de bouillottes étaient vendues avec des notices incomplètes au regard des normes en vigueur, ne précisant ni les informations de sécurité ni les conditions d’utilisation, ou présentant ces informations dans une langue autre que le Français, ou sans aucune notice ».

Pour profiter sans danger de la chaleur réconfortante de sa bouillotte et éviter tout risque d’accident domestique, quelques précautions d’usage sont à respecter. On commence par vérifier, avant l’achat, que la bouillotte est proposée avec une notice claire d’utilisation et qu’elle présente une date de péremption. Et si elle ne figure pas sur votre bouillotte à la maison, les experts recommandent d’en changer tous les deux ans. Au-delà, le caoutchouc se détériore, ce qui augmente les risques de fissure et d’éclatement de la bouillotte.

Si tout est bon, « remplissez aux deux tiers environ la bouillotte, conseille l’UFC Que Choisir. Et vérifiez à chaque utilisation la présence de fissure ou de fuite ». Ensuite, « n’appliquez jamais directement sur la peau la bouillotte. Utilisez toujours une serviette ou une housse conçue à cet effet. La pose ne doit pas durer plus de vingt minutes », poursuit l’association de consommateurs, qui conseille de ne pas « dormir avec la bouillotte si vous en utilisez une pour réchauffer votre lit ».

Jamais d’eau bouillante

Cela a beau s’appeler une bouillotte, comme son nom ne l’indique pas, il ne faut JAMAIS la remplir avec de l’eau bouillante, sous peine de se brûler sévèrement en cas d’accident. « N’utilisez pas d’eau bouillante dans les bouillottes en caoutchouc, insiste le ministère de l’Economie, auquel est rattachée la DGCCRF. Le risque de brûlure sera décuplé en cas de fuite ou d’éclatement. De plus, le caoutchouc et les plastiques du bouchon ne sont pas conçus pour résister aux très hautes températures et votre bouillotte va vieillir prématurément ».

C’est la mésaventure qui est arrivée à Annie Thomas, une jeune femme britannique, gravement brûlée par sa bouillotte, dont la date de péremption était expirée et qui a éclaté alors qu’elle était remplie d’eau bouillante et posée contre son ventre pour la réchauffer, rapporte la presse outre-Manche. La jeune femme de 28 ans s’est alors plongée dans un bain d’eau froide durant plusieurs heures avant de se rendre aux urgences, où les soignants l’ont prise en charge et ont percé les cloques provoquées par sa brûlure.

Pour éviter ce douloureux accident domestique, il est recommandé de remplir sa bouillotte avec une eau ne dépassant pas les 70 degrés. Et si vous en préparez une pour réchauffer votre enfant, à la peau particulièrement fragile, les experts préconisent de ne pas dépasser une température de 40 degrés. Dans le cas d’une bouillotte sèche, par exemple un modèle rempli de noyaux de cerises à chauffer au micro-ondes, on vérifie après chauffage qu’elle n’est pas trop chaude, surtout si c’est pour réchauffer de jeunes enfants.