France

Bordeaux : Un stationnement 30 plus cher pour les SUV à partir du 2 mai

Après Paris, Bordeaux embraye sur la taxation des SUV. La ville va « revoir la politique de la tarification du stationnement, en taxant plus lourdement les véhicules les plus lourds et les plus encombrants sur la chaussée », a annoncé ce jeudi le maire écologiste, Pierre Hurmic, lors de ses vœux à la presse.

Le Conseil de Paris avait adopté en 2024 une délibération mettant en place le triplement des tarifs de stationnement pour les véhicules lourds, encombrants et polluants, à l’issue d’une votation publique. Cette tarification, qui ne concerne pas les résidents parisiens, est entrée en vigueur le 1er octobre dernier.

« Les véhicules courants ou familiaux ne sont pas touchés »

« Le sens de l’Histoire va vers de petits véhicules en ville, qui prennent moins d’espace, qui polluent moins, et qui sont nettement moins dangereux pour les piétons en cas d’accident », a-t-il détaillé. Fustigeant « ces véhicules égoïstes », l’élu a rappelé qu’à Bordeaux, « nous avons beaucoup de petites rues étroites, avec des pistes cyclables à contresens, et quand un gros SUV s’y engage, ça ne marche pas. »

Notre dossier sur le stationnement

Alors qu’il ne souhaitait pas entrer dans le détail de la mesure jeudi, la ville a finalement divulgué tous les éléments vendredi. Le nouveau tarif « sera instauré dès le 2 mai pour les voitures les plus lourdes » apprend-on. « Une majoration de 30 % sera appliquée par rapport au tarif en vigueur dans les différents secteurs de Bordeaux. » Ce tarif majoré s’appliquera automatiquement en fonction du numéro d’immatriculation du véhicule.

« Les propriétaires de ces plus gros gabarits devront payer ce tarif majoré lorsqu’ils souhaiteront se stationner dans les rues de Bordeaux. Cette majoration concerne les abonnements et le tarif horaire. En revanche, l’abonnement des professionnels en est exonéré. »

Les véhicules concernés seront ceux de plus  de 1.600 kg pour les modèles thermiques (c’est à dire ceux ciblés par le « malus » déjà instauré par l’État) et de 1.900 kg pour les hybrides et électriques. « Les véhicules courants ou familiaux ne sont pas touchés », précise la mairie, citant comme exemple « les 25 véhicules les plus courants du parc automobile français (Clio, 208, Dacia Sandero, C3…), les voitures familiales thermiques type Renault Scénic ou C4 Picasso, les voitures familiales hybrides type Peugeot 3008 hybride. »

« Leur volume encombrant réduit la capacité de stationnement »

Pour justifier son choix, la ville explique que « les véhicules les plus lourds, notamment les gros SUV, sont les moins respectueux de l’environnement : ils consomment davantage de ressources, génèrent plus de pollution et augmentent les émissions de CO₂ (+ 20 % de gaz à effets de serre).

Par ailleurs, « leur poids accélère la dégradation des routes et trottoirs, avec des coûts supplémentaires pour la collectivité » et « leur volume encombrant réduit la capacité de stationnement, venant également impacter la circulation dans une ville dense comme Bordeaux. » Enfin, « leur hauteur limite la visibilité des piétons et cyclistes : un piéton a jusqu’à deux fois plus de risques d’être tué en cas de collision avec un SUV par rapport à une voiture standard. »