Bayrou Premier ministre : RN, LFI, PS-Verts… Quels risques de censure désormais ?
Alors que la passation vient tout juste de s’effectuer entre Michel Barnier et François Bayrou, plusieurs partis politiques ont déjà annoncé voter la motion de censure contre le nouveau Premier ministre, nommé ce vendredi midi par Emmanuel Macron.
Entre ceux qui ont déjà déclaré leurs intentions, ceux qui « conditionnent » ou qui « menacent » leur vote et ceux qui ont déjà assuré ne pas voter la censure… 20 Minutes récapitule.
LFI votera la motion de censure
La cheffe des députés insoumis Mathilde Panot a annoncé vendredi que sa formation voterait à l’Assemblée nationale la censure de François Bayrou, conformément à ce qu’avait promis LFI en cas de nomination d’un Premier ministre non issu du Nouveau Front populaire.
« Deux choix s’offriront aux députés : le soutien au sauvetage de Macron ou la censure. Nous avons fait le nôtre », a écrit Mathilde Panot sur X. « Nous déposerons une motion de censure », a ajouté le coordinateur du mouvement Manuel Bompard, en dénonçant un « bras d’honneur à la démocratie ».
Le RN ne votera pas la censure
« Il n’y aura pas de censure a priori », a déclaré le président du Rassemblement national (RN) Jordan Bardella, quelques minutes après la nomination du Premier ministre François Bayrou. Puis d’ajouter : « Notre censure a priori aurait été engagée à l’encontre d’une personnalité issue de la gauche et issue de l’extrême gauche. Nous avions indiqué que nous étions prêts à ne pas censurer a priori une personnalité ou un profil qui serait issu de la droite et du centre. »
Le président du RN a reconnu partager un point commun avec le nouveau locataire de Matignon, sur l’instauration de la proportionnelle aux élections législatives, « l’une des clés […] pour dégager des majorités dans le cadre d’une révision du fonctionnement des élections ».
PS et le PCF « conditionnent » leur vote pour une « non-censure »
De leur côté, le Parti socialiste a demandé au nouveau Premier ministre François Bayrou de s’engager à renoncer au 49.3, qui permet de faire passer une loi sans vote à l’Assemblée, en échange d’une non-censure des députés socialistes. Le PS demande également « la garantie que [le] gouvernement ne se placera en aucune manière sous la dépendance du Rassemblement national, ni ne reprendra à son compte son programme xénophobe ».
En outre, les socialistes ne « participeront pas » au nouveau gouvernement, et précisent que leurs « votes » dépendront des engagements que prendra François Bayrou « pour construire les compromis utiles pour engager la réorientation de la politique gouvernementale ».
Même condition pour le Parti communiste français. « S’il n’y a pas de 49.3, il n’y a pas de motion de censure, nous sommes obligés de dialoguer », a résumé vendredi le chef des communistes, Fabien Roussel.
Les Verts « menacent » de censurer
« On va regarder la teneur de la politique qui se profile. Si c’est pour garder les mêmes aux postes stratégiques, dont Retailleau à l’Intérieur, si c’est pour ne rien faire sur les retraites, l’écologie et la justice fiscale, je ne vois pas quel autre choix nous aurions que de le censurer », a indiqué la cheffe du parti EELV, Marine Tondelier.
Tous nos articles sur le Premier ministre
Le député Génération. s Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste à l’Assemblée, avait indiqué plus tôt dans la journée qu’il voterait « à ce stade bien volontiers » une motion de censure contre le nouveau Premier ministre. « La nomination de François Bayrou est une pire forfaiture que celle de Michel Barnier en septembre », a-t-il estimé, reprochant au maire de Pau d’avoir accordé son parrainage à Marine Le Pen à la dernière élection présidentielle. « Une injure aux électeurs du barrage républicain », a-t-il estimé. François Bayrou avait alors justifié son geste par la défense du « pluralisme ».