France

Bac 2023 : La mort d’un lycéen pendant une épreuve à Lille aurait-elle pu être évitée ?

A Lille, mardi, Nadir, 19 ans, a fait un malaise cardiaque au cours de l’épreuve STMG du baccalauréat. Le jeune homme est finalement décédé à l’hôpital dans la soirée. Si le rectorat de l’académie de Lille défend une réaction immédiate du personnel pour secourir Nadir, plusieurs témoignages d’élèves affirment le contraire. Le ministère de l’Education nationale a ainsi décidé d’ouvrir une enquête administrative.

Y a-t-il eu des dysfonctionnements dans le processus d’alerte des secours après que le lycéen de 19 ans, scolarisé à Gaston-Berger, à Lille, a fait un malaise cardiaque mortel ? Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont insurgés en lisant les témoignages de plusieurs lycéens qui passaient l’épreuve STMG en même temps que la victime. Chez nos confrères de la Voix du Nord, notamment, un élève a affirmé que Nadir a été laissé seul par terre « pendant un moment » après son malaise. Ce même élève accuse les huit adultes présents dans la salle d’avoir tardé à intervenir et que c’est une élève qui a mis le jeune homme en PLS.

Deux enquêtes ouvertes

Le rectorat, pour sa part, affirme qu’une CPE a été prévenue « immédiatement » et qu’elle a contacté les secours dans la foulée sans que l’on sache toutefois à quelle heure, ni combien de temps plus tard sont arrivés les pompiers. Toujours est-il que l’épreuve commençait à 14 heures, que le lycéen a fait son malaise vers 14h15 et qu’il est décédé vers 19 heures.

Autant de questions qui se posent auxquelles deux enquêtes devraient répondre. La première a été initiée par le ministre de l’Education nationale, Pap Ndiaye, mercredi. Il s’agit d’une « enquête administrative via une saisine de l’Inspection générale afin d’évaluer les modalités de prise en charge de cet élève avant l’arrivée des secours », précise le ministère dans un communiqué. Les conclusions ne sont pas attendues avant un mois.

D’un autre côté, la procureure de Lille, Carole Etienne, a ouvert une enquête en « recherche des causes de la mort », a-t-on appris auprès du parquet, confirmant une information de France Info. Il est question de « circonscrire très exactement les causes et circonstances du décès », précise à 20 Minutes le parquet, comme le prévoit l’article 74 du code de procédure pénale en cas de mort pour une cause inconnue ou suspecte.

C’est cette enquête du parquet qui devrait permettre de déterminer si le jeune homme a succombé à son malaise cardiaque en raison d’éventuelles lacunes dans sa prise en charge. En effet, Nadir souffrait d’une grave pathologie cardiaque pour laquelle il était suivi depuis l’âge de 3 ans par les spécialistes du CHU de Lille. C’est d’ailleurs grâce aux médecins lillois, qui lui ont posé un pacemaker, que Nadir a pu vivre jusqu’à ses 19 ans alors que son espérance de vie était bien plus courte dans son pays d’origine.