Auxerre : Un couple condamné pour avoir décapité sa chienne à la tronçonneuse

C’était un procès synonyme de cruauté envers les animaux. Un couple a été condamné, mardi à Auxerre, à 18 mois de prison pour l’homme et deux ans pour la femme, pour avoir décapité à la tronçonneuse leur chienne en mai dernier.
Tous deux passibles de cinq ans de prison, ils ont chacun bénéficié d’un an de sursis probatoire pendant deux ans. Cette condamnation est globalement conforme aux réquisitions du ministère public, qui avait souligné le manque de « remords » du couple.
Le couple voulait monter un élevage
Le 2 mai 2024 à Levis dans l’Yonne, des gendarmes interviennent pour des violences conjugales sur fond d’alcool au domicile du couple. Ils y découvrent une chienne poignardée à plusieurs reprises, et décapitée. La femme, 31 ans, suivie pour des troubles mentaux, est accusée d’avoir poignardé la chienne, un dogue argentin, et de l’avoir maintenue pendant que son compagnon coupait la tête de l’animal au moyen d’une tronçonneuse. Le couple, qui avait le projet de monter un élevage, possédait plusieurs chiens et chats, qui vivaient dans le logement d’environ 80 m2 et étaient attachés quand le couple sortait.
A la barre, la femme a expliqué qu’elle avait découvert le chat de son compagnon mort, tué par la chienne, selon elle. « On était sous le choc. On a commencé à boire, fortement. Il (mon compagnon) m’a dit que c’était de ma faute, car la chienne était à moi. Dans un acte désespéré, je lui ai donné un coup de couteau », a-t-elle déclaré. « On avait bu un litre de vodka et deux de bière. Chacun », a ajouté l’accusée, déjà condamnée pour des faits de violences avec arme. « J’ai achevé (la chienne) pour venger mon chat », a expliqué l’homme, 38 ans, traité pour alcoolisme et consommation de stupéfiants.
Un supplice de « vingt minutes »
Le couple a assuré qu’il voulait faire euthanasier la chienne, « dangereuse » et qui avait déjà tué « d’autres animaux » mais le vétérinaire avait dit que cela ne pouvait se faire avant « deux semaines ». Alors, lui couper la tête, « c’est le seul moyen qui m’est venu à l’idée », a expliqué l’homme. « Je pense qu’elle a souffert », a-t-il simplement laissé tomber.
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« Le supplice a duré vingt minutes », a voulu rectifier Marine Dujancourt, avocate de la Fondation Brigitte Bardot, une des nombreuses associations parties civiles. Leurs avocats ont tour à tour dénoncé un « acte de barbarie », « une brutalité inouïe », une décapitation qui représente « une première en France ». Il s’agit d’une « particulière cruauté », a reconnu Alexis Faivre, avocat de la femme, plaidant cependant, mais sans succès, l’emprise de l’alcool et un « trouble de la personnalité ».