France

Aube : Une marche blanche pour sauver Rillette, le sanglier menacé d’euthanasie

Rillette coulait des jours heureux dans sa famille d’humains à Chaourche, dans l’Aube. Mais ça, c’était avant. Avant une décision des services de l’Etat menaçant ce sanglier d’euthanasie. Pour soutenir Elodie, sa propriétaire, l’association des commerçants de la commune organisera une marche blanche, le 11 janvier prochain, d’après France 3 Champagne-Ardenne. Une pétition visant à sauver Rillette a par ailleurs déjà récolté près de 170.000 signatures.

L’animal avait été adopté en avril 2023 par Élodie qui l’avait « trouvé à l’agonie au milieu de ses poubelles », raconte France 3. Rillette n’était alors qu’un petit marcassin de 3 kilos. Mais depuis, la bête a bien grandi et en pèse désormais une centaine. Bien qu’ayant un enclos de 1.200 m2 dans la ferme d’Elodie, la laie est menacée d’euthanasie car selon la loi, la détention d’un animal sauvage à domicile est strictement prohibée.

« C’est vraiment comme un chien »

Pour être aux normes, l’éleveuse avait entrepris des démarches pour déclarer l’animal à la préfecture. Résultat : les services de la DDETSPP (Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations) et de l’Office français de la biodiversité (OFB) lui ont expliqué qu’elle devrait faire un choix entre deux solutions. L’euthanasier pour des raisons de sécurité ou le relâcher dans la nature. Mais l’animal ayant été domestiqué, il ne pourrait y survivre.

« On vit isolé : notre premier voisin est à cinq kilomètres. Elle vit aux écuries avec nous, elle a son panier et dort dans le foin. C’est vraiment comme un chien, elle revient vers nous, mieux que nos propres chiens », témoigne la propriétaire à France 3.

Une retraite à Charleville ?

Depuis plusieurs mois, la propriétaire de Rillette a donc entamé un bras de fer avec les autorités et a reçu de nombreux messages de soutien à travers le monde. Pas suffisant pour la procureure de Troyes qui a répété dans un communiqué du 17 décembre que la détention d’un sanglier, « espèce non domestique », est « irrégulière ».

Toutefois, le maire de Charleville-Mézières Boris Ravignon a proposé que sa commune accueille Rillette, explique France 3. Il avait auparavant déjà trouvé un enclos à Toto, un autre sanglier. Espérons que Rillette ait autant de chance.