Au travail, pourquoi la galette des rois met tout le monde d’accord ?
Aucun team building, séminaire ou autre réunion de cohésion n’arrive à la cheville de la galette des rois. Il faut dire que chaque année, le gâteau s’écoule sans difficulté dans les boulangeries et grande surface. D’après les chiffres publiés en 2024 par la fédération des entreprises de boulangerie, 60 millions de galettes s’écoulent par an et 92 % des Français en consommeraient à l’occasion de l’épiphanie.
Des milliers d’offres d’emploi en un clic
En entreprise également, la galette fait carton plein. Selon une étude de 2020 publiée par Deskeo, la galette est une tradition pour environ 70 % des entreprises en France. L’an dernier, on vous expliquait que la mise en place de dispositifs de rapprochement collectif était un exercice délicat, tant il pouvait crisper les salariés.
Mais plus de la moitié des interrogés de l’étude de Deskeo apprécient ce moment, qu’ils jugent convivial : « La galette arrive à un moment clé : début janvier, juste après les fêtes de Noël. C’est léger, convivial, et surtout l’occasion de se retrouver pour discuter, notamment de ce qu’on a fait pendant les vacances », analyse Philippe Caquet, fondateur du cabinet de conseil Boost’RH. « L’ambiance est détendue, et l’aspect gustatif ajoute une dimension sympathique à l’événement », continue l’expert.
Une grande facilité d’organisation
« La galette des rois ne demande aucun effort particulier », explique Philippe Zawieja, consultant au sein du cabinet de conseil RH Ekilibre. Une simplicité qui enthousiaste les salariés, souvent volontaires pour organiser cette dégustation : « Son ton pseudo-familial en fait un événement idéal pour recréer du lien entre collègues, » poursuit le consultant.
Le succès de la galette touche toutes les couches de la population : « L’un des avantages de la galette, c’est qu’elle n’a pas de frein religieux marqué. Elle est issue d’une tradition païenne, ce qui la rend universelle », déclare Philippe Caquet. Une observation partagée par le représentant d’Ekilibre, pour qui cette fête « combine une inversion symbolique des hiérarchies, presque carnavalesque, tout en restant accessible à tous, sans connotation religieuse marquée. »
Une stratégie d’entreprise
Au-delà de la convivialité du moment, les collaborateurs sont attachés à ce jeu de la fève : « Elle joue aussi un rôle important dans cet engouement », constate le fondateur de Boost’RH. « Être »roi » ou »reine » amuse les participants, et les gens rentrent souvent chez eux avec le sourire », ajoute-t-il. Ce moment est généralement directement organisé par l’entreprise.
Pour Philippe Zawieja, il s’intègre dans sa communication : « La galette des rois devient une fête de transition, qui clôture symboliquement l’année écoulée et ouvre celle qui commence. C’est l’occasion de faire un bilan, de présenter ses vœux et de galvaniser les équipes autour d’un discours fort. »
Les entreprises ont saisi le potentiel de cette dégustation immanquablement couronnée de succès. Et puis ça reste toujours moins cher à organiser qu’un séminaire.