Attentat de la basilique de Nice : « Toutes les cibles sont légitimes », l’accusé amnésique provoque la consternation
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De quoi horrifier les familles des victimes. Jugé pour l’attentat terroriste perpétré le 29 octobre 2020 dans la basilique Notre-Dame de Nice, Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 25 ans, a tenu des propos glaçants devant la cour d’assises spéciale de Paris. Refusant de reconnaître son implication directe dans les faits, il a néanmoins défendu l’idée d’un combat légitime contre ceux qui attaquent sa communauté.
Interrogé sur sa vision du monde et ses motivations, il a déclaré : « Le musulman a le droit de tuer celui qui le tue. » Lorsqu’on lui demande s’il considère qu’il est légitime de prendre les armes contre ceux qui ne partagent pas sa religion, il répond sans détour : « C’est un droit légitime » pour défendre « sa mère, sa sœur, sa terre ». Face au silence atterré de la salle, il insiste : « Toutes les cibles sont légitimes. »
Une prétendue amnésie mise en doute par les experts
Mis en cause par le président de la cour, Christophe Petiteau, qui lui demande s’il soutient les terroristes, Brahim Aouissaoui rejette l’accusation mais maintient sa position : « Il ne s’agit pas des terroristes, c’est la vérité. » Depuis sa mise en examen, l’accusé affirme ne pas se souvenir de l’attentat, ni même de son départ de Tunisie en septembre 2020. « Si je me souviens de quelque chose, j’en parle, sinon je n’en parle pas », explique-t-il.
Or, plusieurs experts ont remis en cause cette prétendue amnésie. Un neurologue a souligné que si une anesthésie générale, administrée après son interpellation, pouvait altérer temporairement la mémoire, l’effet ne dure que « dans un délai restreint ». Il affirme que Brahim Aouissaoui ne souffre « d’aucune lésion cérébrale » et conserve des « capacités cognitives tout à fait correctes ». Un psychiatre évoque quant à lui une « amnésie factice ».
Un procès sous haute tension
Avant eux, une psychologue avait rapporté que l’accusé se montrait « peu coopératif » et livrait uniquement des « réponses lacunaires », sauf lorsqu’il dénonçait ses conditions de détention, qu’il qualifie d’inhumaines. Placé sous le régime des détenus particulièrement surveillés (DPS), il est isolé et menotté aux poignets et aux chevilles lors de ses déplacements. Il accuse l’administration pénitentiaire de vouloir l’empoisonner, prétendant que sa nourriture contient de « l’urine » et « des choses sales ».
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Le 29 octobre 2020, Brahim Aouissaoui s’était introduit dans la basilique de Nice armé d’un couteau de cuisine, tuant trois personnes. Il comparaît pour assassinats et six tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité. Son interrogatoire sur les faits est prévu pour le 24 février, et le verdict devrait être rendu à l’issue du procès, le 26 février.