France

Attentat de « Charlie Hebdo » : « L’envie de rire ne disparaîtra jamais », clame Charlie dans son numéro spécial

«L’envie de rire ne disparaîtra jamais ! », assure Charlie Hebdo, dans un numéro spécial à paraître mardi. Dix ans après l’attentat djihadiste qui a décimé une partie de sa rédaction, le journal satirique entend toujours « rire de Dieu », à travers 40 caricatures choisies parmi des centaines. Dans ce numéro spécial, le journal se dit « increvable ! ».

Le journal, dont la ligne anticléricale n’a jamais varié, a lancé fin 2024 un concours international auprès de dessinateurs de presse sur le thème #RiredeDieu, invitant à « dessiner votre colère contre l’emprise de toutes les religions sur vos libertés ». Parmi 350 dessins reçus, près de 40, « les plus efficaces et les plus aboutis », sont publiés dans le numéro anniversaire.

La liberté d’expression, « un droit fondamental »

Il publie également les résultats d’une étude de l’Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès réalisée en juin 2024 indiquant que 76 % des Français estiment que « la liberté d’expression est un droit fondamental » et que « la liberté de caricature en fait partie ». 62 % des sondés se disent favorables au « droit de critiquer de manière outrageante une croyance, un symbole ou un dogme religieux ».

« La satire possède une vertu qui nous a aidés à traverser ces années tragiques : l’optimisme. Si on a envie de rire, c’est qu’on a envie de vivre. Le rire, l’ironie, la caricature sont des manifestations d’optimisme. Quoi qu’il arrive de dramatique ou d’heureux, l’envie de rire ne disparaîtra jamais », souligne Riss, son directeur.

« Aujourd’hui, les valeurs de Charlie Hebdo, comme l’humour, la satire, la liberté d’expression, l’écologie, la laïcité, le féminisme pour ne citer que celles-ci, n’ont jamais été autant remises en cause, explique-t-il. Peut-être parce que c’est la démocratie elle-même qui se trouve menacée par des forces obscurantistes renouvelées ».

Notre dossier sur Charlie Hebdo

Le 7 janvier 2015, douze personnes ont été tuées dans l’attaque de l’hebdomadaire par les frères Kouachi qui avaient prêté allégeance à Al-Qaida. Parmi elles, huit membres de la rédaction : les dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous et Wolinski, la psychanalyste Elsa Cayat, l’économiste Bernard Maris et le correcteur Mustapha Ourrad. Charlie était la cible de menaces djihadistes depuis la publication de caricatures du prophète Mahomet en 2006.