France

Attentat dans le Vaucluse : Récidiviste, radicalisé, couteau… Ce que l’on sait sur l’assaillant de l’Intermarché d’Apt

A la suite de l’attaque au couteau au sein de l’Intermarché d’Apt (Vaucluse) le 25 janvier dernier, le Parquet national antiterroriste a ouvert ce mercredi une information judiciaire du chef de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste.

Un individu était entré dans ce supermarché en criant « Allahou Akbar », et avait porté un coup de couteau à un client. Voici ce que l’on sait ce mercredi.

Que s’est-il passé ?

Le suspect, Mehdi B, est entré seul ce samedi 25 janvier vers 17h30 dans le supermarché. Il s’est alors « immédiatement dirigé vers les lignes de caisse, où se trouvait un couple » explique le Parquet national antiterroriste (PNAT). « Se positionnant derrière l’homme, il lui portait de nombreux et violents coups de couteau à la gorge puis, en raison des gestes de défense de la victime, vers le haut du corps. »

« Plusieurs témoins l’entendaient crier  » Allahou Akbar « , à plusieurs reprises. » L’intervention de l’agent de sécurité du supermarché permettait de le désarmer et de le maîtriser, avec l’aide d’un employé et de clients. Un couteau de cuisine, avec un manche en bois, dont la lame de 9 cm s’était brisée, était retrouvé au sol près des caisses.

Dans quel état se trouve la victime ?

Le client victime, « présentant plusieurs plaies au niveau de l’oreille et du menton », s’est vu reconnaître une incapacité totale de travail de 7 jours. L’incapacité totale de travail de l’agent de sécurité du supermarché sera déterminée par une expertise médicale ordonnée dans le cadre de l’information.

Que sait-on du suspect ?

Mehdi B. est un homme âgé de 32 ans, né à Apt, de nationalité française, sans emploi et sans revenu, résidant à proximité du supermarché, chez un membre de sa famille. Il a été condamné à trois reprises, dont le 22 novembre 2017 par le tribunal correctionnel d’Avignon pour des infractions à la législation sur les explosifs à la peine de 6 ans d’emprisonnement, outre un suivi sociojudiciaire pendant trois ans.

« Les investigations réalisées alors avaient notamment mis en évidence la confection d’une ceinture explosive factice et la détention, à son domicile, de plusieurs kilos de TATP [explosif régulièrement trouvé dans les ceintures d’explosifs] en cours de fabrication, de liquides et de matériels servant à la fabrication d’engins explosifs, explique PNAT. Si son intérêt pour le Hamas et Daesh était mis en exergue, les investigations ne permettaient pas alors de caractériser un projet terroriste. »

Lors de son incarcération, « son rapprochement avec des individus radicalisés était observé, outre un attrait pour la littérature salafiste et prônant le djihad armé, ainsi que des périodes de pratique religieuse radicale. »

Mehdi B. est décrit par son son entourage comme « isolé, ayant intensifié sa pratique religieuse depuis dix-huit mois et tenant des propos complotistes et hostiles aux institutions étatiques. » « Aucun lien avec une organisation terroriste » n’est toutefois établi à ce stade.

Le suspect était-il suivi ?

Sorti de détention en septembre 2021 après exécution de la peine d’emprisonnement ferme à laquelle il avait été condamné, Mehdi B. « faisait l’objet jusqu’en septembre 2024 d’un suivi sociojudiciaire par le juge d’application des peines d’Avignon. » Il était par ailleurs pris en compte à titre administratif par les services spécialisés et faisait l’objet, dans ce cadre, d’une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance (Micas), en 2021, ainsi que d’une visite domiciliaire, en 2023, « dont il ne ressortait aucun élément nouveau. »

Quelles suites judiciaires ?

Dans le cadre de sa garde à vue, le suspect « a reconnu la matérialité des faits » mais « contesté toute intention homicide. » L’examen médical réalisé lors de sa garde à vue a conclu à la compatibilité de la mesure avec son état de santé.

Au terme de l’enquête de flagrance, Medhi B. était déféré et le Parquet national antiterroriste requérait sa mise en examen du chef de « tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste », ainsi que son placement en détention provisoire.