« Astérix en Lusitanie » : Baba, le pirate noir, dépouillé de son racisme
Baba, personnage des albums d’Astérix, apparaît dans le nouvel album Astérix en Lusitanie avec un nouveau design et un changement dans sa façon de s’exprimer. En 2025, les attributs racistes associés à Baba, tels que son accent et ses grosses lèvres rouges, sont abandonnés après une polémique sur leur représentation dans le 34e album d’Astérix, Le papyrus de César.

« Les Gau… Les Gaugau… Les Gaulois !!! » Baba, la célèbre vigie des pirates dans les albums d’Astérix, fait son apparition dans le nouvel album, *Astérix en Lusitanie*. Cependant, sous les crayons du dessinateur Didier Conrad, son apparence a évolué, tout comme son discours sous la plume du scénariste Fabcaro.
Fini les grosses lèvres rouges du personnage. Sa manière de ne pas prononcer le « r » pour imiter un accent africain a également disparu. Ces caractéristiques, créées par Albert Uderzo et René Goscinny, ont souvent été critiquées pour leur connotation raciste. En 2025, elles sont enfin mises de côté.
« Ô Tempora, ô mores »
En effet, l’abandon de ces clichés racistes est habilement évoqué dans l’album *Astérix en Lusitanie*. Les pirates s’étonnent que Baba « prononce les « R » lui maintenant » alors que la vigie impassible signale « Galère phénicienne droit devant ! ». Puis, lorsque Baba fait un jeu de mots pour se moquer des échecs répétés des pirates, leur chef Barbe-Rouge réagit avec agacement : « Quelqu’un pour lui faire ravaler ses grands airs ? »
Ce changement survient dix ans après la controverse liée à la sortie du 34e album d’Astérix, *Le papyrus de César*, dans lequel Baba était représenté avec son accent et ses grosses lèvres rouges, et présenté comme analphabète. Dans le même ouvrage, des « scribes numides », des personnages noirs caricaturaux et muets, étaient assimilés par les auteurs à des « nègres littéraires ».
Clichés et lieux communs
La transformation de Baba se déroule dans un album qui aborde les clichés xénophobes et l’humour. À travers leur voyage dans l’ancien Portugal, Astérix et Obélix rencontrent un peuple, bien sûr, stigmatisé par des stéréotypes concernant leurs coutumes et leur apparence.
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« On nous attendait là-dessus, déclare le scénariste Fabcaro. Il était hors de question de représenter nos personnages portugais avec une pilosité abondante. » Le dessinateur Didier Conrad confirme : « Nous aurions immédiatement été accusés de faire du « bodyshaming » ! ». Fabcaro ajoute : « L’humour a évolué, les codes aussi. »

