Assurance maladie : Que change le nouveau calcul des indemnités pour un salarié au Smic, un à 2.400 euros et un à 3.500 ?
Salariés grippés, blessés ou ayant mal aux lombaires, mauvaise nouvelle pour vous. Les arrêts maladies évoluent à compter de ce mardi 1er avril, avec une diminution du plafond de l’indemnité journalière couvert par l’Assurance maladie. Pour tous les arrêts débutant à partir de ce mardi, l’indemnité journalière versée sera égale à la moitié du salaire brut, plafonné à 1,4 smic, contre la moitié du salaire brut plafonné à 1,8 smic jusqu’à aujourd’hui.
Une mesure d’économie qui avait été proposée par l’éphémère Premier ministre Michel Barnier, qui a été censuré, et repris dans le budget du gouvernement Bayrou. Elle devrait permettre 600 millions d’euros d’économie, dans un contexte où le nombre d’arrêts maladie à exploser après le Covid-19.
Mais qu’est-ce que cela change concrètement ? Pour illustrer, 20 Minutes a pris le cas (fictif) de trois employés malades avec trois salaires bien différents. Marc, au smic, soit 1.801 euros brut par mois. Julie, qui gagne 2.400 euros brut par mois. Et Jérôme, qui gagne 3.500 euros brut par mois. Nos trois collègues sont arrêtés un mois, à la suite d’une terrible maladie. Qu’est-ce qui change pour eux à partir de ce 1er avril ?
Dans le cas d’un employé au smic
Voici donc Marc, 1.801 euros par mois. Pour calculer son taux journalier, l’Assurance maladie fait un calcul « simple » : son salaire mensuel sur les trois derniers mois, divisé par 91,25. Pour des raisons de simplicité, nos trois salariés sont en poste depuis plus de trois mois sans augmentation ni changement de salaire. Dans le cas de Marc, cela donne le calcul suivant. (1.801 x 3)/91,25 = 59,2 euros par jour.
Il suffit ensuite de diviser par deux pour avoir son indemnité journalière. Pour Marc, rien ne change. Son indemnité journalière reste à 50 % de son salaire brut journalier, soit 29,6 euros.

- JLD/20Minutes
Dans le cas d’un employé à 2.400 euros brut par mois
Sophie, elle aussi, est malade. A 2.400 euros par mois, même opération que Marc pour calculer son salaire journalier. (2.400 x 3)/91,25 = 78,9 euros. Et donc une indemnité maladie journalière de 39,45 euros.
Pour Sophie non plus, rien ne change. En effet, son salaire mensuel est inférieur à 1,4 smic (2.558 euros brut). Il y a donc la même indemnité journalière pour elle, vu qu’elle n’atteint pas le changement de plafond.

Dans le cas d’un employé à 3.500 euros brut par mois
Haut salaire ou non, la maladie n’épargne personne. Jérôme est cloué au lit. Allez, on ressort donc la calculette : (3.500 x 3)/91,25 = 115 euros de salaire journalier. On divise par deux, et on obtient 57,5 euros. Et non ! Avant le 1er avril, le barème était à 1,8 smic. Jérôme allait donc voir son indemnité journalière réduite de 57,5 à 53,31 euros.
Mais l’indemnisation est désormais plafonnée à 1,4 smic, soit seulement 41,47 euros. Malade un mois, Jérôme va perdre 250 euros au total.

Du moins, en théorie. Car en réalité, la plupart des salariés bénéficient d’un régime complémentaire de prévoyance (fourni par une mutuelle, un organisme paritaire ou une compagnie d’assurances). Ce régime est en effet obligatoire chez les cadres, et couvre entre 80 et 90 % des autres salariés, selon l’AFP. Ces régimes prendront en charge la perte de gain pour le salarié suite à la réforme des arrêts maladies, le rendant indolore pour le salarié.
Ce, dans un premier temps. Car les régimes complémentaires de prévoyances vont forcément augmenter leur tarif, eux qui ont désormais bien plus à rembourser potentiellement. Le montant devrait varier selon les salaires et les secteurs d’arrivés, mais être en moyenne de 2 %, selon les professionnels du secteur.
Pour un salarié gagnant 42.000 euros brut, comme Jérôme, la hausse de cotisation pourrait représenter de 10 à 15 euros par an au total.