Assemblée nationale : Le (gros) coup de fatigue des députés

Les députés sont au bout du rouleau. Le coup de fatigue lors du marathon budgétaire de l’automne est pourtant un classique de la vie parlementaire. De la présentation du budget en septembre à son vote avant Noël, la période a toujours été exigeante.
Mais l’absence de majorité absolue complique la donne. Les votes, plus serrés, obligent à une présence de tous les instants. Les députés doivent arbitrer en permanence entre hémicycle, commission ou circonscription. Une première réunion s’est tenue mardi sur l’organisation des travaux.
« Quand on est député, on n’a pas le droit de se plaindre, ce n’est pas du tout le sujet », mais « la question, c’est comment on travaille différemment maintenant que le Parlement a repris une place centrale », souligne l’élu insoumis Alexis Corbière.
Un nombre d’heures siégées en augmentation
« Chaque séance est devenue importante, avec beaucoup d’intensité. Il faut être sur tous les ballons. Ça doit avoir des conséquences pour une réorganisation » des travaux, insiste le député de Seine-Saint-Denis.
Dans le camp présidentiel, Benjamin Haddad plaide aussi pour une « meilleure articulation entre le travail en circonscription et en séance ». La socialiste Christine Pires Beaune serait, elle, « assez favorable à la proposition de deux semaines complètes à Paris, puis une semaine en circonscription ».
Le nombre total d’heures siégées de jour comme de nuit a augmenté constamment : 6.099 heures de 2017 à 2022 contre 5.037 heures entre 2007 et 2012. De plus, le nombre d’amendements enfle.
La présidente de l’Assemblée nationale entend soumettre prochainement une série de propositions aux chefs de groupes, comme le vendredi sans séance ou la volonté d’expérimenter la législation en commission plutôt que dans l’hémicycle.