France

Assemblée nationale : Electricité, immigration… Le RN estime avoir de nombreuses raisons pour censurer Bayrou

Si l’on en croit Jean-Philippe Tanguy, le Premier ministre est plus que jamais en sursis. Le député RN a en effet averti dimanche que « les sujets s’accumulent » pour une censure du gouvernement.

Pour justifier cette menace, ce député influent au sein du groupe de Marine Le Pen a notamment insisté sur la planification énergétique ou l’immigration. Il a par contre estimé que l’âge de départ à la retraite relèverait davantage de futures élections.

Bayrou « a menti » avec le « conclave » sur les retraites

Interrogé sur LCI, le député a jugé que François Bayrou a commis une « faute » et « a menti » en ouvrant le « conclave » sur les retraites aux partenaires sociaux, mais en fermant ensuite la porte à un retour à 62 ans. S’il a conseillé aux partenaires sociaux « de retourner la manœuvre » en décrochant des avancées sur « les carrières hachées » ou « la pénibilité », l’élu de la Somme n’a pas fait de l’âge de départ un élément prédominant pour une éventuelle censure. « La retraite à 62 ans reviendra avec Marine Le Pen à l’Elysée, Jordan Bardella à Matignon ou encore mieux, les deux en même temps. Mais c’est faux de dire qu’on pouvait l’obtenir maintenant », a argué le député RN.

« Ce qui est vrai, c’est que les sujets s’accumulent », a-t-il prévenu, citant « l’immigration », mais aussi la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), qui fixe des objectifs en matière de production et de consommation sur dix ans (2025-2035).

Alors que le gouvernement entend adopter cette « PPE 3 » par un décret dont la publication est attendue d’ici à début avril, le député a défendu la volonté de son groupe et de sa présidente Marine Le Pen d’en « faire un sujet majeur ». La trajectoire présentée dans le projet de PPE 3 prévoit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation de 58 % en 2023 à 42 % en 2030, puis 30 % en 2035. Dans le même temps, l’électricité augmentera de 27 % à 34 % puis 39 %.

Bras de fer sur le mix énergétique

« Je demande au Premier ministre de […] faire passer par une loi ces décisions pour qu’elles puissent être décidées et potentiellement contredites par le Parlement », avait lancé Marine Le Pen le 11 mars lors d’une visite à l’EPR de Flamanville. « Le Premier ministre réfléchit à la possibilité que les parlementaires soient consultés sur le sujet », a indiqué jeudi un proche de François Bayrou.

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Au cœur des griefs du RN, le coût de l’électricité, le montant investi dans les « énergies intermittentes » selon Marine Le Pen, notamment l’éolien, et la part insuffisante du nucléaire dans le mix énergétique. De quoi fonder une censure ? « Le groupe en décidera », a répondu Jean-Philippe Tanguy, soulignant par ailleurs qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale était toujours souhaitée par son groupe.