Arthur réclame devant la justice la suppression des vidéos de « A prendre ou à laisser »
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La vidéo originelle a été supprimée mais les réseaux sociaux sont ainsi faits qu’elle continue à faire parler d’elle. Ce mardi matin, une audience en référé se tenait au tribunal judiciaire de Paris, opposant l’animateur Arthur aux plateformes X et Meta, la maison mère de Facebook et Instagram. Si le présentateur vedette de TF1 n’avait pas fait le déplacement, il réclamait la suppression de nombreux contenus faisant référence à une vidéo compilant des extraits de son émission « A prendre ou à laisser ».
Ce montage, publié le 3 décembre par le compte féministe L’Effrontée pointait des comportements problématiques de l’animateur vis-à-vis des femmes : propos déplacés, regard salace, baiser non consenti… Une vidéo de quatre minutes rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. Si le montage initial a été dépublié de la plateforme X, il a été repartagé à de nombreuses reprises, si bien qu’il est toujours accessible. Surtout, il a engendré, selon son avocate, Me Jade Dousselin, une vague de cyberharcèlement à l’égard de l’animateur.
« Montage fallacieux »
« Ce montage fallacieux donne un sentiment biaisé de la réalité et a pour but de le faire passer pour un agresseur sexuel », a plaidé la conseil. Et de rappeler qu’Arthur est un « personnage public dont la probité n’a jamais été mise en cause pendant sa carrière à la télévision ». Elle réclame également que soient communiquées les données permettant d’identifier les auteurs des messages haineux ou diffamants.
L’avocat du réseau X a nié toute « manipulation » dans la vidéo, rappelant qu’il s’agissait simplement « d’extraits de séquences » de l’émission qui servaient un « débat d’intérêt général », notamment sur l’évolution des comportements. « Cela permet de jeter un regard rétrospectif sur ce qui était admis il y a vingt ans », a insisté Me Karim Beylouni.
Si la plateforme qu’il représente a d’ores et déjà retiré certaines vidéos, estimant notamment qu’il y avait un risque en matière de droits d’auteur, il juge que les conditions ne sont pas réunies pour accéder à la demande d’Arthur puisqu’il ne s’agit pas d’une « manipulation de la réalité » ou d’un « deepfake ». Quant au cyberharcèlement, il estime que l’animateur n’a pas pu prouver de dégradation de ses conditions de vie. L’avocat de Meta a, quant à lui, indiqué que le réseau Instagram, s’en remettait à la justice.
Une procédure pénale
En parallèle de cette procédure – dont la décision sera rendue le 3 avril –, le Parquet national de lutte contre la haine en ligne a ouvert une enquête préliminaire pour injures publiques aggravées, notamment après des propos à caractère antisémite. Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).