Arrêté en Italie, Marco Mouly va demander « l’annulation » de sa condamnation à trois ans de prison

La justice a rattrapé Marco Mouly de l’autre côté des Alpes. « Le roi de l’arnaque », comme il est surnommé, a été interpellé dimanche, à Rome, en Italie, apprend 20 Minutes de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien. Agé de 59 ans, Mardoché Mouly – son vrai nom – était recherché depuis le 12 novembre dernier.
Ce jour-là, « Marco l’élégant » avait été condamné à trois ans de prison pour avoir organisé son insolvabilité afin de ne pas rembourser ses dettes judiciaires. Il avait aussi été jugé coupable d’abus de biens social. Mais cette figure de « l’escroquerie du siècle » – une gigantesque arnaque à la taxe carbone – ne s’était pas présentée à l’audience pour entendre le jugement rendu par le tribunal correctionnel.
« Des conditions juridiquement inadmissibles »
Depuis, Marco Mouly était visé par un mandat d’arrêt. Mais il ne se cachait pas vraiment. Il avait fui la France pour se réfugier en Israël où il prenait des selfies avec ses fans. Un barbier de Tel Aviv avait vendu la mèche en publiant sur Instagram une vidéo de son célèbre client se faisant couper les cheveux. Il avait ensuite poussé la provocation jusqu’à recevoir un journaliste de Paris Match et à répondre, par téléphone, aux questions du Parisien.
Il confiait au quotidien avoir « peur de rentrer à Paris » et de retourner en prison. Mais il promettait de revenir en France « dès qu’il y aura une date d’audience » pour son procès en appel. « Je voulais me cacher, mais maintenant ce n’est pas possible, je vais bouger, je suis connu en Israël, comme au Maroc, comme à Tunis, comme aux États-Unis, je suis connu un peu partout », expliquait-il également au journal.
C’est donc en Italie qu’il a décidé de se rendre pour attendre ce nouveau rendez-vous judiciaire. Marco Mouly a été interpellé à sa descente de l’avion par la police italienne. « Si celui-ci est extradé, nous demanderons devant la cour d’appel l’annulation pure et simple du jugement de première instance tant ce premier procès a été tenu dans des conditions juridiquement inadmissibles », « qu’aucun pays européen peut accepter », explique à 20 Minutes son avocat, Me Philippe Ohayon. « Nous allons demander aux autorités italiennes qu’elles aient la garantie absolue que M. Mouly bénéficiera enfin d’un procès équitable », ajoute-t-il.
Droits d’auteur minorés et revenus dissimulés
Dans cette affaire, la justice lui reproche d’avoir minoré ses droits d’auteur dans des contrats d’édition, principalement pour le livre dont il a été le coauteur, La cavale (2022) ou encore d’avoir dissimulé des revenus dans le cadre d’un contrat d’influenceur pour l’ancienne « papesse de l’influence » Magali Berdah et son mari Stéphane Teboul. Il était également jugé pour avoir créé une société, la SAS I Trade, sans véritable activité économique. Dans cette procédure, il a également été reconnu coupable d’abus de biens social.
Marco Mouly est surtout connu pour être l’un des protagonistes de « l’escroquerie du siècle », une gigantesque arnaque à la taxe carbone. En juillet 2016, Marco Mouly et Arnaud Mimran ont été condamnés à huit ans de prison et à un million d’euros d’amende à 285 millions d’euros de dommages et intérêts par le tribunal correctionnel de Paris. Après s’être présenté à toutes les audiences lors de son procès, Marco Mouly n’était pas venu pour le délibéré, préférant prendre la fuite. Il a été arrêté quatre mois plus tard en Suisse. Et en juin 2017, la cour d’appel de Paris a confirmé les peines prononcées en première instance contre les deux hommes.