« Arcane » s’impose comme le boss des adaptations de jeux vidéo

C’est la série animée événement de Netflix. Arcane se conclut ce samedi, avec la diffusion des derniers épisodes de sa seconde saison. Située dans l’univers de League of Legends, elle réussit l’exploit d’embarquer les spectateurs dans une trame narrative riche, à partir d’un univers certes vaste, mais plus connu pour être le théâtre du plus gros jeu e-sport au monde – ou d’ados qui s’insultent par chat interposé.

L’intrigue de la série se situe à Piltover, une ville aux vagues airs de Paris rétrofuturiste, qui cache dans ses souterrains une société parallèle, Zaun, où vivent les citoyens les plus pauvres. Elle met en scène plusieurs personnages originaux, ainsi que des visages familiers des joueurs de League of Legends, au premier rang Vi et Jinx, deux sœurs séparées par le destin.

« Je voulais raconter la vraie vie des personnages »

Le choix de cet univers, assez inconnu même pour les gamers, aurait pu rebuter. « Le plus grand défi a été de construire des personnages auxquels les gens puissent s’identifier, des personnages qu’on aurait envie de suivre, explique Christien Linke, showrunner et directeur créatif chez Riot Games, le studio à l’origine de League of Legends. Une fois qu’on a eu notre duo, on savait que leur relation universelle et forte nous permettrait d’embarquer les spectateurs dans l’aventure. »

Le résultat est ainsi capable de satisfaire le public moins avisé comme les joueurs les plus hardcore, grâce à quelques clins d’œil. « Les fans du jeu avaient des attentes, mais ne voulaient pas une copie du jeu, qui ne raconte pas d’histoire, reprend Christian Linke. On a donc conçu une histoire dans laquelle n’importe qui pouvait embarquer, sans rien connaître à League of Legends. Et Arcane a aussi plu aux gros fans parce qu’elle raconte la vie des personnages quand ils ne se battent pas. Je voulais raconter la vraie vie des personnages : qu’est-ce qui leur fait peur ? Qu’est-ce qui leur fait du bien ? Quels sont leurs rêves, leurs habitudes, leur façon de vivre ? »

Réciproquement, Riot Games a aussi tenté d’inclure la série Arcane dans ses jeux, sous forme d’éléments cosmétiques ou d’événements. Pour la saison 2, un personnage exclusif à la série, Ambessa, rejoint même les rangs des personnages jouables dans League of Legends.

D’autres adaptations en préparation

Ce n’est pas la première fois que le studio essaie de faire vivre cet univers. Dès 2013, Riot s’est essayé au multimedia, en publiant un clip musical – déjà autour du personnage de Jinx et animé par le studio Fortiche. L’idée d’une série émerge en 2015, mais la première saison n’arrive qu’en 2021. Elle reste un carton pour les critiques et les spectateurs : quatre Emmy awards et numéro 1 des séries les plus vues sur Netflix les semaines suivant sa sortie dans 85 pays. « J’espère que le succès d’Arcane va démontrer qu’on peut oser raconter des histoires dans League of Legends », insiste Christian Linke.

La série a aussi été saluée pour la qualité de sa production, menée par le studio français Fortiche (lire l’encadré). Avec 250 millions d’euros de budget pour ses deux saisons, elle est même devenue la série animée la plus chère de tous les temps. « Il n’y aura pas de suite à Arcane, mais il y aura de nouvelles histoires dans cet univers, promet Christian Linke. On ne peut pas en rester là. » Selon un article de la revue Variety, malgré des restructurations internes, Riot Games a laissé entendre qu’une série live action, et un film d’animation sur l’univers de League of Legends pourraient voir le jour. De quoi prolonger le plaisir et satisfaire les fans d’Arcane. Surtout les derniers réfractaires aux jeux vidéo, s’il en reste encore après la série.