« Après quelques secondes, la salle ne plonge pas dans le noir : enterrements imprévus »
La cousine de Mylène est décédée d’un cancer du sein, au printemps 2018. Lors de la cérémonie, la salle a été plongée dans le noir en raison d’une coupure de courant liée à une potentielle fuite de gaz dans un immeuble adjacent.
Était-ce un signe venu de l’au-delà ? La cousine de Mylène* est décédée à la quarantaine d’un cancer du sein au printemps 2018. Originaire de Nantes, Mylène se rend d’abord à la chambre mortuaire de l’hôpital parisien où sa cousine était hospitalisée.
Peu après, une cérémonie a lieu dans une salle municipale, à proximité de l’hôpital. « Il y avait énormément de monde », se souvient Mylène, alors âgée de 27 ans. La meilleure amie de la défunte prend la parole sur scène, mais, après quelques secondes, la salle plonge dans l’obscurité.
### Fuite de gaz et coupure de courant
« Plusieurs personnes étaient debout par manque de place, donc on pensait qu’une d’elles avait appuyé sur un interrupteur par inadvertance. » Les invités sortent leurs téléphones, activent le flash et tentent désespérément de résoudre le problème en appuyant sur tous les boutons, sans succès. Quelques minutes plus tard, un employé des pompes funèbres entre dans la salle et informe l’assemblée qu’en raison d’une potentielle fuite de gaz dans un bâtiment voisin, il a été contraint de couper le courant.
La salle n’est plus dans l’obscurité totale, mais dans une semi-obscurité, éclairée par les téléphones. La famille décide alors de poursuivre la cérémonie. « Son amie d’enfance est revenue devant nous et a repris son discours. » Les hommages s’enchaînent, entrecoupés d’un diaporama photos. « On a passé une heure et demie de cérémonie dans le noir, le téléphone à bout de bras. »
### « Un côté intimiste »
Malgré ce contretemps, Mylène considère que la cérémonie a été réussie. « L’atmosphère tamisée a donné un côté intimiste au lieu. Au final, c’était mieux que les lumières blanches qui créent une ambiance très froide. Grâce à cet environnement chaleureux, j’ai eu la sensation qu’on était encore plus proches les uns des autres. »
Mylène y voit même un signe de sa cousine. « Ma cousine était quelqu’un de drôle, qui aimait beaucoup les choses insolites. Alors, nous avons interprété cela comme un clin d’œil de sa part. » Lorsqu’elle évoque sa cousine avec son mari ou ses enfants, il lui arrive de revenir sur ce moment. « Et ça nous fait sourire. »
* Le prénom a été modifié.

