France

Apnée du sommeil : Philips à nouveau autorisé à vendre ses respirateurs en France

Après trois ans d’interdiction, les respirateurs de Philips font leur retour sur le marché français. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a donné son feu vert, affirmant qu’aucun risque sanitaire n’était avéré. Une décision qui divise. « On permet à Philips de recommencer à équiper de nouveaux patients (car) on a obtenu suffisamment de garanties », a expliqué Thierry Thomas, responsable des dispositifs médicaux à l’ANSM.

En 2021, le groupe néerlandais avait alerté sur un défaut de ses appareils, utilisés notamment contre l’apnée du sommeil, qui pouvaient émettre des particules potentiellement toxiques. Face à l’inquiétude grandissante, plusieurs pays, dont la France, avaient exigé le remplacement des respirateurs défectueux. Trois ans plus tard, Philips assure que ses études internes n’ont mis en évidence « aucun risque […] pour la santé à long terme ».

Une levée de suspension jugée prématurée

Pour Christian Trouchot, membre de la Fédération française des insuffisants respiratoires (FFAIR), cette décision ouvre « une boîte de Pandore ». Il pointe du doigt une contradiction : l’ANSM autorise la commercialisation des respirateurs, mais attend encore les résultats d’une étude américaine, prévue pour 2025, qui doit évaluer leur lien potentiel avec des cancers. « Supposons que les analyses soient extrêmement négatives pour Philips : on aura vendu ce matériel pendant des mois », s’inquiète-t-il.

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Face aux critiques, l’ANSM défend sa position. « Le risque n’est pas avéré, le risque n’est pas étayé, le risque n’est pas confirmé », insiste Thierry Thomas, rappelant que l’agence a été la seule en Europe à imposer une mesure légale contraignante à Philips pour forcer le remplacement des appareils concernés. Mais pour certains, cela ne suffit pas. En Italie, les autorités ont, par exemple, opté pour une voie judiciaire plus ferme face aux manquements du groupe.