Angleterre : La justice dévoile la vraie identité de « Joe Donor », un donneur de sperme manipulateur
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En Angleterre, le tribunal de Cardiff a mis en garde contre les risques du don de sperme non réglementé après qu’un couple de femmes a vécu une expérience cauchemardesque avec Robert Albon. Surnommé « Joe Donor », cet homme prétend avoir engendré 180 enfants à travers le monde en faisant la promotion de ses services sur les réseaux sociaux, rapporte la BBC.
Initialement choisi pour un don sans engagement, Robert Albon a par la suite tenté d’obtenir des droits parentaux sur l’enfant, de modifier son nom et d’être inscrit sur l’acte de naissance. Il a également exigé que la mère non biologique soit désignée comme « tante » plutôt que « mère ».
Un procès éprouvant pour la famille
La procédure judiciaire, qui a duré plus de deux ans, a eu de lourdes conséquences sur la famille. Le stress engendré a conduit à la séparation du couple, et la mère biologique a souffert de dépression, d’anxiété et de pensées suicidaires. Le tribunal a jugé que Robert Albon ne cherchait pas à protéger le bien-être de l’enfant, mais agissait uniquement dans son propre intérêt. Le juge Jonathan Furness a estimé qu’il utilisait cette affaire pour améliorer son dossier d’immigration au Royaume-Uni, une accusation qu’il réfute.
« En réalité, c’est un homme qui cherche à contrôler », a déclaré le juge. « Les femmes et les enfants semblent être pour lui presque une marchandise, alors qu’il s’efforce d’augmenter le nombre de ses enfants à travers le monde. » Le tribunal a rejeté toutes ses demandes, jugeant qu’aucun contact direct avec l’enfant ne serait bénéfique. Il lui a été seulement accordé un « contact indirect », lui permettant d’envoyer une carte ou un e-mail une fois par an, qui seront conservés jusqu’à ce que l’enfant soit en âge de comprendre son origine.
Les dangers du don de sperme non réglementé
Cette affaire met en lumière les risques du don de sperme hors des circuits médicaux. Contrairement aux cliniques agréées, qui imposent des contrôles médicaux stricts et une limite de 10 familles par donneur, les dons effectués par des particuliers ne sont soumis à aucune réglementation. Or, Robert Albon affirme avoir engendré bien plus d’enfants que la limite autorisée.
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Le tribunal a également révélé que ses méthodes de don variaient entre insémination artificielle et rapports sexuels non protégés, augmentant ainsi les risques médicaux et juridiques pour les femmes concernées. « Les femmes vulnérables cherchant à tomber enceintes doivent savoir qu’elles courent un risque », a insisté le juge Jonathan Furness.