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« Andor » : La saga « Star Wars » est-elle de gauche ?

L’équipe de la série Andor nous avait promis une deuxième saison plus intense que la première au moment de la « Star Wars Celebration Japan 2025 ». Promesse tenue, cette suite qui conduit le héros incarné par Diego Luna jusqu’aux évènements contés dans Rogue One : A Star Wars Story de Gareth Edwards ne manque pas d’ampleur tant dans ses enjeux que dans ses scènes d’action.

Bien évidemment, le côté poignant de l’affaire est renforcé parce que le spectateur, qui a vu Rogue One, sait du destin des personnages alors qu’eux l’ignorent. Ce temps d’avance renforce l’ampleur d’une tragédie que font partager des héros valeureux et des « méchants » souvent plus complexes qu’ils en ont l’air. Alors que la dictature de l’Empire prend de plus en plus d’importance, les vies humaines ne pèsent pas lourd.

Trump dans la ligne de mire ?

Il est impossible de ne pas penser aux dictateurs passés ou aux leaders présents quand on regarde Andor. Lorsque le cruel empereur Palpatine est évoqué pendant un discours clé, c’est un autre nom qu’on imaginerait bien l’héroïne prononcer. Un indice, ça commence par Donald, ça finit par Trump… Après tout, le maléfique Palpatine a pris le pouvoir en créant le chaos après avoir fait augmenter le sdroits de douane dans l’Episode I…

A la "Star Wars Celabration Japan 2025", un fan exprime clairement son opinion sur l'Empereur Palpatine
A la « Star Wars Celabration Japan 2025 », un fan exprime clairement son opinion sur l’Empereur Palpatine -  Caroline Vié

Il est tentant de faire le rapprochement mais un peu hardi car Barack Obama effectuait son deuxième mandat en 2016 quand Rogue One est sorti. Il était alors difficile d’imaginer que Donald Trump allait être élu un an plus tard…

Ce n’est pas la première fois que la question se pose qaunt au positionnement politique de Star Wars. Si la trame générale de la saga est une lutte contre l’impérialisme et le fascisme, les archétypes qu’on y rencontre rappelle les tragédies grecques, le théâtre shakespearien ou encore la geste arthurienne. Une lutte du Bien contre le Mal difficile à transposer sur l’arène politique. Lors de la sortie de la première trilogie, on voyait une analogie avec la guerre froide. Puis, la question d’un monde multipolaire et les conséquences des décolonisations ont pu alimenter les débats sur la seconde trilogie…

Viva la revolucion ?

En 2025, les temps ont encore changé et les craintes pour l’avenir se sont amplifiées. Il est certain que les aventures de ces rebelles prêts à risquer leur vie pour être libres trouvent encore un écho dans l’actualité. On imaginerait bien Cassian Andor aller voter démocrate si l’occasion lui en était donnée. Il faut cependant se garder de surinterpréter. La série n’est pas un brûlot révolutionnaire bien que ses personnages s’insurgent contre l’autoritarisme et le désir de profit au détriment de l’humain.

Notre dossier Star Wars

Le public y verra ce qu’il a envie d’y trouver selon ses propres convictions. Qui sait, peut-être est-il même possible que des supporters de Trump croient se reconnaître dans ces aventuriers déterminés à défendre leurs idées quitte à se sacrifier pour elles ? Les valeurs prônées par George Lucas, qui a notamment mis en avant les femmes en offrant un rôle central à la guerrière princesse Leia, devraient pourtant leur donner une indication des valeurs généreuses que défendait le créateur de la saga à la fin des années 1970. Extraterrestres et humains cohabitent depuis toujours dans son univers.

Revoir « Rogue One »

On peut donc penser que, oui, Andor penche vers la gauche et les idéaux « wokistes » comme les appellent les personnes qui ne les partagent pas. Mais il s’agit surtout d’une série dont les douze épisodes, qui couvrent une période quatre ans, font passer d’excellents moments. Qu’on y décèle un message politique ou pas, elle donne en tout cas envie de revoir Rogue One comme l’avait prédit Diego Luna lors de la convention à Tokyo. La Force est toujours du côté des Rebelles.