France

Alors que vaut « Ad Vitam », le film avec Guillaume Canet, carton du moment sur Netflix ?

Le film fait la course en tête en France, en Belgique et au Brésil. En six jours de diffusion, il cumule 17,1 millions de vues, 28 millions d’heures de visionnage ! Moins d’une semaine après son lancement sur Netflix (le 10 janvier), Ad Vitam, avec Guillaume Canet, casse la baraque. Comme dirait l’un des héros de ce film sous stéroïdes, « on a juste fait notre devoir, point barre ! »

Mais que vaut vraiment Ad Vitam qui, face à son triomphe, additionne parallèlement les critiques négatives ? 20 Minutes a voulu en avoir le cœur net et l’a visionné… mais sans se régaler.

Guillaume Canet aura tout donné

98 minutes d’action, ou presque. Ad Vitam, c’est l’histoire de Franck Lazarev, membre du GIGN depuis dix ans, et de sa compagne Leo (rencontrée dans son unité d’élite) qui attend un enfant pour bientôt. Et l’histoire d’une bavure qui va causer à Franck les pires tracas. Alors qu’il est détenteur de preuves qui mettent en cause quelques dignitaires, certains préféreraient voir Franck mort plutôt qu’heureux papa…

L’actrice Stéphane Caillard, partenaire de Guillaume Canet dans «Ad Vitam».
L’actrice Stéphane Caillard, partenaire de Guillaume Canet dans «Ad Vitam». - © 2024 Netflix, Inc.

Guillaume Canet aura donc tout donné. Avec Ad Vitam, l’acteur aura coécrit, coproduit, interprété et effectué une promo tous azimuts du dernier blockbuster national Netflix. En se prenant souvent pour Tom Cruise… Canet descend en rappel le long de la Basilique du Sacré-Cœur ; court à en perdre haleine sur les toits parisiens ; roule à toute blinde à moto dans la forêt de Rambouillet ; survole le parc du Château de Versailles en paramoteur électrique… Et réalise en partie ses cascades tout seul. « J’ai mis longtemps à accepter ce genre de rôle », a souvent déclaré l’acteur sur les plateaux télé par trop complaisants dès lors que l’acteur s’y était déplacé.

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Pour autant, lui que l’on a souvent l’habitude de voir en homme blessé et en écorché vif, assume parfaitement ce rôle et s’avère crédible sous les traits de ce membre du GIGN pour lequel une mission a mal tourné. Le couple qu’il forme aussi avec l’actrice Stéphane Caillard (qui en connaît ici un rayon côté baston, en plus d’avoir le ventre rond) fonctionne plutôt bien.

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Reste le récit souvent caricatural avec ses méchants forcément aux accents de l’Est, et sa mise en scène qui manque de souffle (avec sa longue séquence flash-back notamment tournée sur les véritables lieux où s’entraîne le GIGN).

Le ventre mou des films du genre

Avec sa construction chronologique qui marche parfois sur une seule jambe, sa surenchère de cascades et un bouquet final dont ne sait pas trop si l’on doit s’en ébahir ou en rire, Ad Vitam décevra les amoureux des intrigues solides. De même, les dialogues ; régulièrement taillés à la serpe, sont très faibles.

A force de vouloir additionner tous les ingrédients pour plaire au plus grand nombre, Ad Vitam finit par se dissoudre dans le ventre mou des productions passe-partout de la plateforme de streaming. Résultat, en plus de critiques presse qui restent (très) mitigées, Ad Vitam se fait aussi étriper sur les réseaux…

Dans «Ad Vitam» sur Netflix, Guillaume Canet campe un membre du GIGN.
Dans «Ad Vitam» sur Netflix, Guillaume Canet campe un membre du GIGN. - © 2024 Netflix, Inc.

Extrêmement démonstratif, poussif, parfois sur joué, avec des séquences téléphonées, le film réalisé par Rodolphe Lauga (qui avait déjà travaillé main dans la main avec Guillaume Canet sur Nous finirons ensemble) peine franchement à convaincre. Netflix aura en tout cas réussi à transformer ce qui aurait pu être un énième téléfilm pour la TNT en un blockbuster international à streamer. On peut aussi le visionner sans déplaisir. Mais sans vrai plaisir.