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Allemagne : Le conservateur Friedrich Merz, 69 ans, prend les commandes

Attendu avec espoir en Europe, le vainqueur sans gloire des élections législatives allemande Friedrich Merz doit être investi chancelier ce mardi 6 mai. Le conservateur prendra les rênes d’une Allemagne fragilisée par les coups de boutoir de Donald Trump, et obligée de se réinventer sous la menace d’une forte progression de l’extrême droite.

Celui qui proclame que « l’Allemagne est de nouveau sur les rails », affronte des défis énormes. A la tête de la première économie européenne à un moment de basculement géopolitique, où l’Europe cherche à s’affranchir de la tutelle militaire d’un allié américain devenu imprévisible et où l’Allemagne fait du sur-place économique depuis 2018.

Dixième chancelier de l’Allemagne moderne

Dès 7 heures, la nouvelle chambre des députés compte élire à la tête du gouvernement le chef de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Cet avocat de formation, âgé de 69 ans, est un vieux routier de la politique allemande mais qui n’a jamais occupé de poste exécutif. Sous la coupole du Reichstag, faire le plein des voix de son camp et des sociaux-démocrates (SPD), avec lesquels il a définitivement scellé lundi un contrat de coalition, lui suffira pour rallier la majorité absolue des 630 élus. Il sera dans la foulée confirmé dixième chancelier de l’Allemagne moderne par le président Frank-Walter Steinmeier, qui le recevra au palais présidentiel de Bellevue.

Une nomination aux airs de revanche pour Friedrich Merz, écarté du pouvoir au début des années 2000 par sa rivale conservatrice Angela Merkel, ce qui l’avait amené à se retirer de la politique.

« Redonner sa fierté » au pays

Le conservateur prendra le relais du social-démocrate Olaf Scholz, sévèrement battu en février après l’effondrement de sa coalition sur fond de divergences devenues insurmontables sur les priorités budgétaires. Lundi, Friedrich Merz a lui promis de « faire avancer » l’Allemagne en ces temps « de grande incertitude ».

Lundi, il a évoqué un « devoir historique de mener cette coalition vers le succès », alors que l’extrême droite parie, elle, sur un échec pour gagner les prochaines élections législatives de 2029. En pleine crise géopolitique, le conservateur va « courir un marathon sur une corde raide, » commente le politologue et auteur Michael Bröning, mettant en garde contre le « moindre vacillement » sur lequel pourrait « se jeter l’extrême droite. »

En haut de ses priorités : « redonner sa fierté » au pays, confronté à une crise profonde de son modèle industriel, que la guerre commerciale de Donald Trump pourrait aggraver.