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Allemagne : Cette fois, c’est fait, Friedrich Merz est élu chancelier par les députés

Le conservateur Friedrich Merz a été élu chancelier au deuxième tour, ce mardi, par les députés allemands, après le choc de son échec au premier tour quelques heures plus tôt. Arrivé en tête des législatives fin février, Friedrich Merz a finalement été élu à la majorité absolue à sa deuxième tentative, de justesse, avec 325 voix sur un total de 630 députés.

L’élection à bulletin secret au Bundestag de Friedrich Merz se présentait comme une simple formalité, après la conclusion d’un accord de coalition majoritaire avec les sociaux-démocrates du chancelier sortant Olaf Scholz. Mais il a d’abord échoué à la surprise générale à atteindre le seuil nécessaire.

Une première dans l’histoire de l’Allemagne depuis 1945

Jamais dans l’histoire de l’Allemagne d’après-guerre, un candidat chancelier n’avait connu pareil sort. Dans le système parlementaire allemand, ce sont les députés qui élisent le chef du gouvernement. Ce revers illustre la fragilité du dirigeant démocrate-chrétien et de la coalition avec laquelle il entend gouverner la première économie européenne.

Le nouveau chancelier, qui doit encore être officiellement investi ce mardi par le chef de l’Etat et prêter serment, savait qu’il ne bénéficierait d’aucun état de grâce. Mais il ne s’attendait pas à cette humiliation parlementaire, comme l’a laissé transparaître son visage fermé, dans les travées de l’assemblée, à l’issue du premier vote. Il lui a manqué 18 votes, signe de son incapacité à faire immédiatement le plein des voix des conservateurs et des sociaux-démocrates.

La CDU/CSU talonnée par l’extrême droite au Parlement

Le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AFD) s’était frotté les mains après cet échec et avait immédiatement réclamé de nouvelles élections. Les législatives de février avaient été marquées par une forte poussée de l’AFD, devenu le second parti au Parlement (20,8 % des voix), derrière la CDU/CSU (28,5 %).

Partisan d’un soutien sans faille à l’Ukraine, le nouveau chancelier a promis un nouveau « leadership » en Europe, qui passe par un resserrement des liens avec Paris, mais aussi Varsovie. Sa coalition veut poursuivre la remise à niveau de l’armée allemande. Et celle d’infrastructures essentielles, comme les routes et les écoles, en mauvais état après des années de sous-investissement.

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Sur le plan intérieur encore, Friedrich Merz entend faire reculer l’AFD en se montrant dur sur l’immigration. Son succès au pouvoir dépendra aussi de l’entente avec les alliés sociaux-démocrates qui ont obtenu des ministères clefs : les Finances pour le vice-chancelier Lars Klingbeil et la Défense où reste le sortant Boris Pistorius.