France

Algérie : Pour sortir de la crise entre Alger et Paris, le président algérien ne compte que sur Macron

Abdelmadjid Tebboune a livré samedi soir la méthode pour sortir de la grave crise entre l’Algérie et la France. Le président algérien a en effet estimé que « l’unique point de repère » pour régler les différends, c’est son homologue Emmanuel Macron.

« Pour ne pas tomber dans le brouhaha ni le capharnaüm politique là-bas (en France), je dirais seulement trois mots : nous on garde comme unique point de repère le président Macron », a-t-il déclaré lors d’une interview avec un groupe de journalistes de médias publics, retransmise par la télévision algérienne. Il y a eu « un moment d’incompréhension, mais il reste le président français et tous les problèmes doivent se régler avec lui ou avec la personne qu’il délègue, à savoir les ministres des Affaires étrangères entre eux ».

Un contentieux « entre de bonnes mains »

Pour Abdelmadjid Tebboune, le contentieux actuel a été « créé de toutes pièces » mais désormais « il est entre de bonnes mains ». Il a cité notamment le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, « qui a toute [s]a confiance ». Plusieurs communiqués de son ministère ont décrit l’Algérie comme victime d’une cabale de « l’extrême droite française revancharde et haineuse ». On est face à « deux Etats indépendants, une puissance européenne et une puissance africaine, et on a deux présidents qui travaillent ensemble, tout le reste ne nous concerne pas », a ajouté Abdelmadjid Tebboune.

La relation bilatérale a connu un violent coup de frein après l’annonce par Emmanuel Macron en juillet 2024 de son soutien appuyé à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, un territoire au statut non défini selon l’ONU, revendiqué par les indépendantistes du Polisario, soutenus par Alger qui a réagi en retirant son ambassadeur à Paris. A l’automne, la brouille s’est aggravée avec l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, jugé ces jours-ci à Alger, pour des propos tenus sur le média français Frontières, réputé d’extrême droite, considérés comme portant atteinte à l’intégrité du territoire algérien.

La question des OQTF

Samedi, Abdelmadjid Tebboune a également abordé la question des Algériens sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), dossier qui a enflammé les esprits à Paris début janvier quand des influenceurs, accusés d’avoir menacé des opposants au pouvoir algérien exilés en France, ont été expulsés mais immédiatement refoulés par l’Algérie. La crise a atteint son paroxysme après l’attentat de Mulhouse ayant fait un mort, commis par un Algérien qui avait fait l’objet de plusieurs OQTF, refusées par l’Algérie. Le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a menacé d’une « riposte graduée » si l’Algérie continue de refuser d’admettre ses ressortissants expulsés.

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Abdelmadjid Tebboune a cité le cas d’un Algérien placé sous OQTF pour avoir « dénoncé le génocide à Gaza ». « Ce sont des dizaines de cas par jour, c’est la liberté d’expression », a-t-il plaidé.