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Aix-en-Provence : Des chercheurs étudient les babouins pour comprendre ce qui fait de nous des primates à part

Les humains, des primates à part ? Assurément. Mais où tracer réellement la limite ? C’est cette question ontologique qu’étudient Joël Fagot, Nicolas Claidière et Julie Gullstrand depuis la station de primatologie du CNRS, située dans les environs d’Aix-en-Provence.

Il y a quelques mois, ils prouvaient la capacité des babouins à élaborer arbitrairement des conventions sociales entre eux. Une capacité que l’on pensait jusqu’alors réservée aux humains. L’équipe étudie plus précisément la cognition sociale et personnelle des babouins pour ensuite la comparer aux humains. Dernièrement, Joël Fagot a pu mettre en évidence l’évolution des facultés d’apprentissage, de réactivité et de mémorisation des babouins au cours de leur vie. Une étude permise par leur dispositif, unique au monde. Voilà quatorze ans que le laboratoire suit un groupe social de 24 individus, composés de six familles différentes.

Pour étudier l’évolution de leur capacité cognitive personnelle, les chercheurs proposent aux singes de participer librement à des jeux informatiques, avec des problèmes à résoudre et des récompenses à la clef. De quoi produire en moyenne près de 1.000 interactions par jour et par animal qui sont visiblement friands de ces jeux (ou des récompenses). Une source de données colossale qui fait la richesse des recherches et la réputation de ce laboratoire dirigé et mis en place par Joël Fagot. Ils observent également les interactions sociales entre individus et familles de ce groupe sur le temps long.