France

Airbags Takata : Le ministère demande l’immobilisation des Citroën faisant l’objet d’un rappel après un nouveau décès

Le ministre des Transports a demandé mardi l’immobilisation de toutes les Citroën C3 et DS3 nécessitant un changement d’airbags. Un modèle défaillant a fait une deuxième victime en France métropolitaine, le 11 juin. Une mère de famille âgée d’une quarantaine d’années est décédée à Reims, après l’explosion de son airbag, alors qu’elle circulait sur une autoroute.

L’autopsie pratiquée sur la victime a « confirmé la responsabilité de l’airbag » Takata. Son explosion dans la Citroën C3 a provoqué « de très graves blessures » ayant entraîné sa mort, a précisé le procureur de Reims François Schneider.

Un scandale mondial

Philippe Tabarot a indiqué avoir convoqué les dirigeants de Citroën et demandé une mesure de « stop drive » pour « l’ensemble des C3 et DS3 faisant l’objet d’un rappel ». Le scandale des airbags Takata secoue le secteur Mondial de l’automobile depuis 2014, forçant de nombreux constructeurs à immobiliser des centaines de milliers de véhicules à travers le monde, afin de remplacer ces équipements de sécurité.

Jusqu’ici, certains conducteurs avaient été invités à changer leurs airbags, mais pas à ne plus utiliser leurs véhicules. A cause d’un gaz qui se dégrade avec le temps, notamment sous les climats chauds et humides, ces airbags risquent d’exploser en causant des blessures graves voire mortelles pour le conducteur et le passager avant. « Cet accident pose notamment la question des analyses de risques réalisées par le constructeur », estime le ministère.

Citroën a demandé en février 2025 aux propriétaires de C3 du nord de la France, construites entre 2008 et 2013 de ne plus conduire leur véhicule jusqu’au changement de l’airbag, dans le cadre d’une procédure appelée « stop drive ». Pour les modèles fabriqués à partir de 2014, un rappel en concession par lettre simple, sans « stop drive », a été lancé au mois de mai 2025. « Nos analyses ne montraient pas de risque de dégradation au-delà de 2013 », a indiqué mardi un porte-parole de Stellantis. « On est en train de réévaluer la situation afin de prendre les mesures nécessaires. »

Sur plus de 690.000 Citroën C3 et DS3 équipées de ces airbags défaillants, 481.000 ont été traités, a indiqué Stellantis mardi, soit 69,7 % des véhicules concernés. Le groupe a précisé avoir envoyé le 20 mai une lettre recommandée à la future victime. Mais l’adresse issue du fichier des cartes grises était incorrecte et la lettre a été renvoyée à l’expéditeur.

Notre dossier sur les airbags Takata

Le parquet de Reims a ouvert une enquête pour homicide involontaire puis s’est dessaisi au profit du parquet de Paris (pôle social consommation et environnement), qui regroupe les procédures dans le dossier Takata au niveau national, a indiqué mardi le procureur. Jusqu’à ce décès, le 11 juin, le ministère des Transports dénombrait 29 accidents liés à l’explosion des airbags, dont onze décès dans les outremers et un en métropole.