Agriculture : La France ne comprend pas la future PAC
La ministre française de l’Agriculture, Annie Genevard, a exprimé sa « profonde incompréhension » concernant les montants prévus pour les exploitants français dans le cadre du budget de l’Union européenne couvrant la période 2028-2034. Pour la période 2028-2034, l’exécutif européen veut réserver 300 milliards d’euros d’aides directes pour l’ensemble des agriculteurs européens.
En visite lundi à Bruxelles, la ministre française de l’Agriculture, Annie Genevard, a fait part de sa « profonde incompréhension » concernant les montants attribués aux agriculteurs français dans le cadre du budget de l’Union européenne pour la période 2028-2034.
Elle a déclaré que les chiffres présentés par la Commission européenne ne correspondent pas à l’importance que Bruxelles déclare donner à l’agriculture pour garantir la souveraineté alimentaire de l’Europe. « Les montants annoncés apparaissent en décalage avec les déclarations de la Commission », a-t-elle critiqué devant ses homologues européens.
La proposition de la Commission prévoit pour la France un « minimum » de 51 milliards d’euros sur sept ans au titre des aides directes aux revenus agricoles, des financements supplémentaires gérés par les États membres pouvant s’y ajouter.
Ce montant est une nette diminution par rapport au budget actuel de la PAC, qui accorde à la France environ 9,3 milliards d’euros par an, soit un total de 65 milliards entre 2021 et 2027.
Paris s’oppose à l’argument de Bruxelles, qui affirme que la nouvelle structure budgétaire rendrait toute comparaison difficile. La ministre a prévenu que la France serait « d’une vigilance absolue » tout au long des discussions et a demandé des clarifications rapides sur les évolutions envisagées. « Nous avons besoin d’une clarification rapide des évolutions budgétaires proposées pour la PAC », a-t-elle réclamé.
Pour la période 2028-2034, l’exécutif européen prévoit 300 milliards d’euros d’aides directes pour l’ensemble des agriculteurs européens. Cependant, en raison du transfert d’une partie des fonds vers d’autres politiques, notamment celle de la cohésion, l’enveloppe globale de la PAC diminuerait de 387 à 300 milliards, une situation dénoncée par les syndicats agricoles et les eurodéputés comme une « provocation ».
Au cours des derniers mois, certains responsables politiques avaient déjà mis en garde contre une baisse d’environ 20 % des crédits, qualifiant cette proposition de « jour noir pour l’agriculture », tandis que Bruxelles soutient qu’il s’agit d’une réorganisation des financements plutôt que d’un désengagement.

