France

Agathe Hilairet : un suspect face au juge pour homicide.

Le suspect interpellé jeudi, en lien avec la mort d’Agathe Hilairet, sera présenté au magistrat instructeur pour une possible mise en examen pour meurtre, enlèvement et séquestration. Cette avancée survient plus de quatre mois après la découverte du corps de la joggeuse à Vivonne, déterminant un lien avec un homme de 58 ans, déjà connu pour des infractions sexuelles.


Vers la conclusion de l’enquête concernant le décès d’Agathe Hilairet, la joggeuse disparue il y a plusieurs mois. Le suspect, appréhendé jeudi, sera présenté aujourd’hui au juge d’instruction chargé de l’affaire, dans l’objectif de son inculpation pour meurtre avec enlèvement et séquestration, selon le parquet de Poitiers, qui demande son placement en détention provisoire.

Le véhicule de cet homme, né en 1965, a été rapidement scellé pour analyses. Les examens effectués durant sa garde à vue ont révélé la présence de l’ADN de la victime dans son automobile. À ce stade, il a admis avoir été présent sur les lieux et d’avoir eu des contacts avec Agathe Hilairet.

Le corps de la jeune femme avait été déplacé. Le 4 mai, un promeneur avait trouvé le corps d’Agathe Hilairet, une passionnée de trail, disparue depuis le 10 avril, lorsqu’elle était partie courir depuis le domicile de ses parents à Vivonne, située à 20 km au sud de Poitiers. L’enquête a établi que son corps avait été déplacé après sa mort, renforçant ainsi l’hypothèse criminelle.

Un important travail d’investigation a été mené durant quatre mois, permettant de rassembler des éléments convergents qui ont conduit à se concentrer sur un homme, résident de Vivonne, inscrit au fichier des délinquants sexuels, comme l’a précisé la procureure de la République de Poitiers, Rachel Bray.

Cet individu a un passé judiciaire lourd, ayant été condamné à deux reprises pour viol sous la menace d’une arme. Sa première condamnation remonte au 9 février 1994, où il a écopé de 12 ans de réclusion criminelle. En 2004, il a été condamné à 30 ans de réclusion, avec une période de sûreté de 20 ans pour des faits de viol en récidive.

Après avoir purgé une partie de sa peine en Corse, il avait bénéficié d’un aménagement de peine, se traduisant par un placement extérieur dans le département de la Vienne en avril 2024, suite à une décision du tribunal d’application des peines de Bastia. Depuis le 5 octobre 2024, il était également sous surveillance judiciaire, avec des obligations strictes, telles qu’une injonction de soins et l’interdiction de communiquer avec les victimes ou de posséder une arme.

L’enquête autour de la mort d’Agathe Hilairet a impliqué la vérification de 7 000 appels de témoins, dont environ une centaine ont donné lieu à des auditions, tandis que 750 signalements provenant de l’ensemble du territoire ont également été examinés.