France

Affaire Maddie : La libération du suspect n°1 freine l’enquête.

Christian Brückner, principal suspect de l’enlèvement de Maddie, a purgé sa peine et s’apprête à retrouver la liberté. En 2024, il a été acquitté par la cour d’assises en raison du manque de preuves, notamment d’ADN, dans les affaires qui l’impliquaient.


Christian Brückner, principal suspect de l’enlèvement au Portugal de la petite Maddie, est sur le point de retrouver la liberté. Cet Allemand de 48 ans, au passé judiciaire chargé, a purgé sa peine pour le viol d’une septuagénaire américaine en 2005 à Praia da Luz. Pour l’instant, rien ne permet de l’inculper formellement dans la disparition de l’enfant anglaise survenue en mai 2007. En vacances avec ses parents à Praia da Luz, la fillette de 3 ans a été enlevée dans la chambre d’hôtel qu’elle partageait avec ses frères et sœurs.

Pendant quinze ans, les enquêteurs n’ont suivi que des pistes infructueuses. Les parents de Maddie ont été suspectés avant d’être blanchis, et l’attention s’est ensuite portée sur deux pédocriminels écossais puis un premier Allemand, sans résultats. Cependant, en 2020, la police allemande désigne Christian Brückner comme le suspect numéro un. Le procureur allemand se dit « convaincu » de sa culpabilité, déclarant que « ce sont des preuves ou des faits concrets dont nous disposons, et non de simples indications », tout en admettant qu’il n’y a pas assez d’éléments pour l’inculper.

Bien que cette libération ne mette pas un terme aux enquêtes, elle souligne les difficultés rencontrées par les enquêteurs. À l’époque de la disparition de Maddie, Christian Brückner vivait à sept kilomètres du lieu où se trouvait la famille. Son téléphone portable a été localisé le soir du drame à proximité de leur logement. Son casier judiciaire comporte dix-sept condamnations, mais il n’a jamais été condamné pour enlèvement ou meurtre. Il a cependant été reconnu coupable de violences sexuelles, notamment en 1994 pour « acte sexuel devant un enfant » et en 2016 pour détention d’images pédocriminelles.

Néanmoins, les enquêteurs peinent à établir un lien formel entre lui et la disparition de la fillette. En cinq ans, aucun élément accablant n’a été trouvé. Bien que les investigations se poursuivent et que de nouveaux actes puissent être diligentés, les impasses actuelles sont préoccupantes. Toutes les pistes semblent avoir été explorées durant cette période. Plusieurs opérations de fouilles ont été réalisées dans l’espoir de retrouver le corps de l’enfant ou même des traces ADN, mais en vain. La dernière opération, effectuée en juin, était considérée comme une ultime chance avant la libération prévue de Christian Brückner, sans résultats décisifs.

De plus, cette libération n’est pas le premier revers pour la justice dans cette affaire. En 2024, Christian Brückner a été jugé devant une cour d’assises pour trois viols et deux agressions sexuelles, toutes commises dans le sud du Portugal. Ce procès a suscité une grande attention en Allemagne. Les procureurs ont décrit l’accusé comme un « dangereux sadique psychopathe ». Toutefois, en octobre, après plusieurs mois de délibérations, le verdict a été rendu : acquittement. La cour a souligné l’absence de preuves, notamment d’ADN, dans les différents cas, ce qui a conduit à la décision de le libérer.