Affaire Le Scouarnec : Plainte pour complicité contre Marie-France, ex-femme du pédocriminel
Le 26 février, Marie-France Le Scouarnec s’était livrée à ce que les parties civiles avaient qualifié « de grande comédie » lors de son audition devant la cour criminelle du Morbihan. Le 6 décembre, Céline Mahuteau a ainsi déposé plainte pour « complicité par abstention aggravée », estimant que Marie-France Le Scouarnec « a sciemment aidé et assisté son époux dans la commission des infractions en approuvant le comportement de son mari et s’y associant activement ».

Son témoignage devant la cour criminelle du Morbihan a profondément marqué les personnes présentes. Le 26 février, Marie-France Le Scouarnec a été décrite par les parties civiles comme ayant livré « une grande comédie ». Se prétendant aphone, elle a cependant retrouvé sa voix par moments durant plus de quatre heures d’audition, sans jamais incriminer son ex-mari. Cette attitude, jugée indigne et dépourvue de compassion, a agacé de nombreuses victimes de l’ancien chirurgien, condamné à vingt ans de prison pour avoir violé et agressé sexuellement 299 personnes, dont une grande majorité était mineure au moment des faits.
L’une des victimes a décidé de porter plainte contre Marie-France Le Scouarnec, considérant qu’elle était nécessairement au courant des agissements de son mari sans rien en dénoncer. Le 6 décembre, Céline Mahuteau a donc déposé plainte pour « complicité par abstention aggravée », comme l’a révélé 20 Minutes par l’intermédiaire de son avocate, Me Lise Bornes.
Céline Mahuteau, victime d’un viol commis par Joël Le Scouarnec en 1991 alors qu’elle n’avait que 7 ans et qu’elle était hospitalisée à Loches, estime dans sa plainte consultée par 20 Minutes que Marie-France Le Scouarnec « a sciemment aidé et assisté son époux dans la commission des infractions en approuvant le comportement de son mari et s’y associant activement ». Selon elle, Marie-France Le Scouarnec « était la caution morale » du chirurgien, avec un accord moral pour ignorer le comportement de son ex-époux.
« Elle sait que je suis pédophile »
Séparé depuis 2003 ou 2004, le couple avait finalisé son divorce en 2018, alors que Joël Le Scouarnec était déjà en prison. Cette séparation a été une opportunité pour elle de « se mettre à l’abri financièrement », a-t-elle déclaré lors de son audition à Vannes. « Elle sait que je suis pédophile », avait écrit Joël Le Scouarnec dans un de ses sinistres carnets, où il consigne tous ses méfaits. En 1996, sa femme avait détruit une poupée.
En juin 2025, le procureur de la République de Lorient a ouvert une information judiciaire contre X pour des faits d’abstentions volontaires d’empêcher des crimes et délits. Plusieurs personnes, y compris Marie-France Le Scouarnec et d’anciens responsables d’institutions médicales, sont mises en cause.

