France

Affaire Gérard Depardieu : De nouveaux propos chocs de l’acteur en Corée du Nord révélés

Une nouvelle pièce dans la machine de l’affaire Gérard Depardieu ? Dans un article publié ce vendredi matin, Libération révèle de nouveaux propos qu’auraient tenu l’acteur et son compère Yann Moix lors d’un voyage en Corée du Nord en 2018, élément central de l’émission « Complément d’enquête » diffusée sur France 2 le 7 décembre 2023 qui a précipité « la chute de l’ogre » et suscité une vive polémique.

Le journal, dont le service de fact-checking CheckNews a eu accès à des images jamais diffusées, rapporte des discussions très crues entre l’écrivain Yann Moix et Gérard Depardieu. L’acteur, poursuivi pour viols et agressions sexuelles, y tient des propos salaces, misogynes et homophobes. Le journal cite des phrases prononcées par le comédien, comme « Moi je vais voir les choses, je suis curieux, y a pas que les boules et les jeunes filles que je viole », « Tu sais, t’as tous les PD, ça se voit pas, mais regarde Z [un photographe], c’est une gueule de saloperie… C’est une gueule de saloperie » et de nombreux autres commentaires à caractère sexuel et dégradant.

Yann Moix aussi dans le viseur

Le journal évoque aussi des extraits non diffusés de la séquence tournée au haras où on entend, dans « Complément d’enquête », des propos déplacés sur une petite fille qui monte à cheval. Notamment cette phrase de l’acteur, prononcée alors qu’un cavalier cravache son cheval : « Regarde, ils les frappent comme moi je frappe ma femme. » Ce à quoi Yann Moix répond : « Dans la croupe. »

L’écrivain n’est pas non plus épargné par Libération, qui considère qu’il « accompagne, voire encourage [les propos de Gérard Depardieu], quand il n’est pas lui-même l’auteur de propos sexistes, dégradants ou homophobes ». On peut notamment lire des citations attribuées à l’auteur : « C’est des femmes abîmées, c’est des femmes qui ressentent rien, donc faut cogner », ou « quand il l’a prise pour la première fois, elle avait 16 ans. Elles sont joueuses, hein ? », à propos d’une de leurs connaissances et de sa traductrice nord-coréenne.

L’écrivain s’est défendu en évoquant le 17 décembre 2023, sur le plateau de « Touche pas à mon poste », des « propos insupportables et surtout […] pas fidèles aux journées que je passais avec Gérard Depardieu ». Il a affirmé que « les blagues insupportables et inadmissibles qu’on entend là représentaient 1 ou 2 % de la texture d’une journée ».

Des images controversées

La séquence de « Complément d’enquête » à l’origine de l’« affaire Depardieu » a été vivement contestée par l’intéressé et son avocat. Alors que l’acteur est vivement décrié pour avoir notamment lancé « Si jamais il galope, elle jouit » à propos d’une petite fille montant à cheval. Le comédien et son avocat ont contesté l’authenticité des documents et dénoncé une « manipulation » des images, affirmant que ces propos portaient sur une cavalière d’une trentaine d’années en second plan.

Bien que le passage du reportage, réalisé et produit par Hikari, ait été « authentifié » par huissier, la défense de l’acteur continue à mettre en doute la séquence. Après plusieurs rebondissements, la cour d’appel de Paris a ordonné le 18 octobre 2024 une expertise afin de déterminer « avec précision toutes les opérations de montage intervenues » et d’indiquer « dans la mesure du possible » à qui s’adressait Gérard Depardieu. Christian Ardan, l’expert, doit rendre son rapport avant le 30 avril, mais France Télé et Hikari ont demandé sa récusation, au motif que ce producteur de cinéma a des liens avec Gérard Depardieu et son entourage.