Affaire Emile : Pourquoi quatre membres de la famille, dont les grands-parents, sont en garde à vue

L’enquête sur la mort du petit Emile, ce garçonnet disparu dans le village du Haut-Vernet en juillet 2023, serait-elle sur le point de basculer ? Ce mardi matin, peu avant 6h30, les gendarmes de la section de recherche de Marseille se sont présentés au domicile des grands-parents du garçonnet, au lieu-dit de la Bouilladisse, dans les Bouches-du-Rhône. Le couple, Philippe et Anne Vendovini, ainsi que deux de leurs neuf enfants ont été placés en garde à vue pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre ». Il s’agit des premières gardes à vue dans ce dossier extrêmement sensible, sujet à de nombreuses spéculations.
« Ces placements en garde à vue s’inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois », a précisé dans un communiqué le procureur de la République d’Aix-en-Provence, qui pilote les investigations. Une perquisition est en cours à leur domicile, indique à 20 Minutes une source proche du dossier.
Selon nos informations, ces placements en garde à vue, envisagés depuis de longs mois, ne font pas suite à la découverte d’un élément récent mais doivent permettre de confronter les suspects à différents éléments du dossier. Il avait déjà été envisagé d’entendre le grand-père de l’enfant, Philippe Vendovini, 59 ans, ainsi que d’autres membres de sa famille au printemps 2024 mais la découverte du crâne d’Emile par une promeneuse, sur un sentier en contrebas du village, le 1er avril 2024, avait repoussé cette décision.
Une garde à vue déjà envisagée l’an dernier
La saisie, le 13 mars en pleine nuit, d’un bac à fleurs appartenant à l’église du village, a relancé les spéculations. Des traces « suspectes » y ont été identifiées. « Cette décision n’est pas spécialement liée à l’analyse de la jardinière mais plutôt à un ensemble d’éléments recueillis depuis quelques mois », insiste une source proche du dossier.
Des écoutes téléphoniques ont, notamment, permis de relever des tensions au sein de la famille, a appris 20 Minutes, confirmant une information du Parisien. Ces éléments seront assurément au cœur des questions posées aux quatre personnes placées en garde à vue. Celles-ci peuvent durer jusqu’à 48 heures.
Si les quatre personnes placées en garde à vue sont présumées innocentes, cette décision illustre le recentrage de l’enquête autour de l’entourage de l’enfant. Emile avait été confié à ses grands-parents pour les vacances et se trouvait avec plusieurs de ses oncles et tantes lorsqu’il a disparu. Selon leurs témoignages, il a échappé à la vigilance des adultes vers 17 heures, peu après s’être réveillé de sa sieste. Deux témoins disent l’avoir vu dans la rue principale mais les chiens perdent sa trace à environ 50 mètres du domicile.
Nos articles sur la disparition d’Emile
Certes, la thèse d’un accident reste d’actualité – « ce n’est absolument pas une piste close », insiste une source proche du dossier – toutefois, plusieurs éléments interrogent. A commencer par le lieu où a été découvert le crâne de l’enfant. Il se situe à 1,5 km de l’endroit où il a été aperçu pour la dernière fois. Qui plus est, la zone affiche un dénivelé positif. Or, plusieurs experts s’interrogent sur la capacité d’un enfant de deux ans et demi – même décrit comme débrouillard – à parcourir une telle distance. Par ailleurs, deux ADN ont été relevés sur le tee-shirt de l’enfant. Autant d’éléments que cherchent à éclaircir les enquêteurs.