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Affaire Bruno Martini : « Je ne suis pas un pédophile », assure l’ancien président de la LNH

Bruno Martini est sorti du silence dans une longue interview publiée ce mardi par L’Equipe. L’ancien président démissionnaire de la Ligue nationale de handball (LNH) a été condamné le 25 janvier pour « corruption de mineur de plus de 15 ans, acquisition et détention de l’image d’un mineur présentant un caractère pornographique ». Il a reconnu les faits et accepté une peine de 12 mois de prison avec sursis, accompagnée d’une amende de 2.500 euros et cinq ans d’interdiction d’exercer une activité impliquant un contact avec des mineurs proposée par le parquet de Paris.

« Je ne suis pas un pédophile », assure l’ancien gardien international de 52 ans. « Que le gamin avait 13 ans, c’est incontestable. Mais je ne le savais pas », poursuit-il, en indiquant que l’adolescent l’avait contacté sur Snapchat au printemps 2020, à la fin du confinement lié au Covid. « On a échangé des photos de nu, sur lesquelles il m’a montré des parties de son visage, pas son visage entier, a détaillé le double champion du monde. L’officier de police judiciaire a reconnu que sur les photos, il paraissait être un jeune adulte. »

« Ensuite, concernant les images, la police a mené une enquête de deux ans et demi, indique-t-il. Elle est venue perquisitionner mon domicile parisien, le 23 janvier, ainsi que mon ancien domicile dans l’Hérault, où vivent mon ex-femme et ma fille. Les policiers ont récupéré des ordinateurs, là depuis une bonne dizaine d’années, des téléphones, des clés USB… Et ils n’ont rien trouvé. Évidemment. »

L’adolescent se serait rendu en bas du domicile parisien de Martini avec un Uber payé par le quinquagénaire, avant de demander à repartir, par le même moyen, sans jamais avoir rencontré l’ancien handballeur.

Le sexe pour fuir le vide et la dépression

Ce dernier a assuré avoir traversé « « en 2019-2020 » « les pires moments de [sa] vie, en termes de dépression. » « Le Covid m’a encore plus renfermé sur moi-même. Durant le confinement, j’ai vécu seul, à Paris. » Martini aurait alors multiplié les rencontres sur Internet, après s’être inscrit avec un pseudonyme « sur tous les sites de rencontres qui existent ».

« J’aurais pu sombrer dans la violence, l’alcool ou la drogue. Toutes ces formes de destruction qui relèvent de l’ordre de la pulsion de mort et qui engendrent des comportements mortifères. Pour moi, le sexe a été un prétexte. » L’ancien manager général du PSG handball évoque des relations sexuelles avec « une douzaine d’hommes et de femmes âgés de 20 à 40 ans ».

Son plaider-coupable, « un suicide social »

Martini confie sa « honte » et s’excuse auprès de la victime, de sa famille, mais « surtout » auprès de son ex-femme et de ses enfants. Il regrette par ailleurs d’avoir « accepté le plaider-coupable pour [se] débarrasser au plus vite de cette histoire ». Cette démarche judiciaire « accentue l’image montrant que je suis coupable » et s’apparente selon lui à « un suicide social ». « J’aurais pu me suicider physiquement. Je ne sais pas ce qui est le mieux, finalement. Ce qui est sûr, c’est que ma vie s’est arrêtée le 23 janvier 2023. »