France

Affaire Bétharram : Le lanceur d’alerte est-il tombé en disgrâce auprès des victimes ?

Dans un communiqué en date du 2 mai, cinq représentants de collectifs de victimes de violences dans des établissements catholiques ont signé un communiqué de presse mettant en cause le lanceur d’alerte Alain Esquerre. Lui-même victime de violences physiques à Notre-dame-de-Bétharram à Pau, il a fondé en octobre 2023 le groupe Facebook « Les anciens du collège et lycée de Bétharram, victimes de l’institution » et œuvré pour qu’environ 200 plaintes soient déposées dans cette affaire.

Dans leur communication, les collectifs déplorent qu’une réunion informelle ait eu lieu le 30 avril à Matignon, sans qu’ils en soient informés. « Le manque de transparence et l’instrumentalisation des milliers de victimes déclarées auprès de nos collectifs est incompatible avec notre devoir d’éthique et de non-alignement aux intérêts politiques et aux intérêts individuels », écrivent-ils, préférant quitter l’Union des collectifs de victimes.

« Je laisserai ma place à tous ceux qui feront mieux que moi »

Si on en croit Le Canard Enchaîné, Alain Esquerre brigue la tête d’un « Office national de prévention et contrôle des établissements scolaires », doté d’un budget annuel de quatre millions d’euros.

« L’office national est déjà un vieux projet, il ne se fera pas car le Code de l’Education ne le permet pas », commente auprès de 20 Minutes Alain Esquerre. Alors que des interrogations surgissent sur le groupe des victimes il écrit « Ma petite personne n’a AUCUN intérêt. Tout cela me dépasse évidemment. Mon combat est total pour cette cause. Et je laisserai ma place à tous ceux qui feront mieux que moi. » Il assure qu’il continuera à défendre les victimes comme il le fait depuis dix-huit mois, sans rien attendre en retour.

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S’il ne nie pas une division au sein des collectifs des victimes, il minimise leur portée, assurant que seules quelques-unes lui sont opposées, fustigeant « une guerre d’ego ». Elle est en tout cas préjudiciable à l’union des collectifs qui représentent des milliers de victimes.