Accident de Millas : La conductrice condamnée à cinq ans de prison, dont deux ferme
Nadine Oliveira, la conductrice de l’autocar de Millas a été condamnée à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Le 14 décembre 2017, le véhicule, qui transportait de nombreux collégiens, avait été percuté par un TER à ce passage à niveau situé dans les Pyrénées-Orientales, tuant six enfants et en blessant 17 autres, dont certains, très gravement, en garderont des séquelles à vie.
Au cours de l’instruction, comme lors des deux procès, la conductrice, aujourd’hui âgée de 55 ans, a affirmé que les barrières du passage à niveau étaient levées à l’arrivée du car, provoquant cette catastrophe. Une version démentie par plusieurs témoignages. Ceux d’automobilistes, mais aussi d’une rescapée située à l’avant du bus. Ainsi que par les conclusions des enquêtes menées par les experts.
Procès sans prévenue, victimes face à elles-mêmes
Jurant son innocence, Nadine Oliveira avait fait appel de sa condamnation en première instance où elle avait été condamnée à cinq ans de prison dont un an ferme. Ses avocats avaient réclamé la relaxe. La peine prononcée en appel est plus sévère encore et laisse craindre pour les familles des victimes un éventuel pourvoi en cassation. Une issue qui serait très difficile à vivre pour les victimes et leurs parents, exaspérés de n’avoir jamais entendu d’excuses de sa part, plus de sept ans après le drame. « Elle a détruit des vies […]. Des excuses, ça serait tellement mieux », avait expliqué l’un des collégiens, à l’audience.
Comme le craignaient les victimes, elle n’avait quasiment pas assisté à son procès en appel, victime d’un malaise au troisième jour des débats. Hospitalisée, elle avait laissé les victimes face à elles-mêmes. « Elle avait voulu ce second procès et elle a disparu à nouveau. Ça a été compliqué à gérer pour les familles », explique Vanessa Brandone, avocate de plusieurs parties civiles, qui espère « la fin du combat ».
Notre dossier sur le drame de Millas
En alourdissant la peine, les juges ont suivi les réquisitions de l’avocat général. En plus de la condamnation à cette peine de prison, ferme pour partie, il avait demandé l’annulation de tous les permis de conduire, assortie d’une interdiction de les repasser pendant cinq ans et un bannissement du secteur des transports. Elle purgera sa peine sous bracelet électronique, à son domicile, a précisé la cour d’appel.