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À Tchernobyl, réacteur numéro 4 fragilisé par la guerre.

L’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, survenue en avril 1986, reste le pire accident nucléaire de l’histoire. En février 2025, des bombardements attribués aux forces armées russes ont endommagé l’arche de confinement, qui a été mise en place en 2016 et pèse 36.000 tonnes.

Camille AllainCamille AllainPublié le 16/12/2025 à 17h39 • Mis à jour le 16/12/2025 à 17h40

Il s’agit d’une tragédie survenue il y a presque 40 ans. À ce jour, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl demeure le plus grave accident nucléaire de l’Histoire. En avril 1986, le réacteur n°4 de cette centrale, alors située dans l’Union soviétique, a explosé suite à une montée brutale et incontrôlée de puissance, entraînant cette catastrophe.

Pour protéger les populations, deux arches ont été construites successivement au-dessus des restes de l’ancien réacteur. La deuxième, mise en place en 2016 et inaugurée en 2019, avait pour but de confiner le sarcophage construit de manière urgente par les Soviétiques après l’accident de 1986. Cependant, cette structure colossale a été affaiblie par la guerre en Ukraine.

En février, des bombardements et des attaques de drones, attribués aux forces russes, ont causé des dommages à cette carapace de 110 mètres de haut. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a déclaré que des équipes étaient présentes en Ukraine depuis début décembre pour évaluer la sécurité nucléaire. Les inspecteurs ont constaté que l’arche de Tchernobyl avait perdu ses « fonctions de sécurité primaires » suite à un bombardement en février.

Des journalistes et photographes ont eu la chance de les accompagner, rapportant des images inquiétantes. En voici quelques-unes parmi les plus évocatrices.

Cet agent regarde avec inquiétude le dôme construit autour de l’ancien réacteur numéro 4 de Tchernobyl. Des frappes attribuées aux Russes ont endommagé sa structure. Des journalistes étaient présents sur place le 13 décembre 2025 pour une visite.
Igor Ishchuk/Sipa / Sipa

Cet agent observe avec inquiétude le dôme construit autour de l’ancien réacteur n°4 de Tchernobyl. Des frappes attribuées aux Russes ont endommagé sa structure. Des journalistes étaient sur les lieux le 13 décembre 2025 pour une visite.

Mise en place en 2016, cette arche pèse 36.000 tonnes et couvre une surface de plus de 80.000 mètres carrés. Elle est venue recouvrir le sarcophage construit à la hâte par les Soviétiques après la catastrophe d’avril 1986.
Igor Ishchuk/Sipa / Sipa

L’arche du « New safe confinement » couvrant le quatrième réacteur a fait l’objet de bombardements attribués aux Russes en février 2025, fragilisant sa couverture. Cette couverture est pourtant nécessaire, car le risque que des matériaux radioactifs soient libérés reste présent.
Igor Ishchuk/Sipa / Sipa

L’arche du « New safe confinement » qui recouvre le quatrième réacteur a été bombardée par des forces russes en février 2025, fragilisant sa couverture. Celle-ci est néanmoins cruciale car le risque de libération de matériaux radioactifs demeure.

Des agents de l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) sont présents depuis le début du mois de décembre pour évaluer les dégâts causés par l’invasion russe en Ukraine. La mission de l’AIEA a confirmé que le dôme protecteur « avait perdu ses fonctions de sécurité primaires, y compris la capacité de confinement ».
Igor Ishchuk/Sipa / Sipa

Des agents de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sont en Ukraine depuis le début de décembre pour évaluer les dommages causés par l’invasion russe. Leur mission a confirmé que le dôme protecteur « avait perdu ses fonctions de sécurité primaires, y compris la capacité de confinement ».

Ce détecteur de radiation nucléaire installé dans le « Golden corridor » mène aux salles de contrôle des réacteurs numéro 3 et 4. D’après les spécialistes des autorités ukrainiennes, il n’y avait pas eu de hausse des radiations après les attaques de drones.
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Ce détecteur de radiation, installé dans le « Golden corridor », mène aux salles de contrôle des réacteurs n°3 et n°4. Selon les experts ukrainiens, aucune augmentation des radiations n’a été constatée suite aux attaques de drones.

La salle de contrôle du réacteur numéro 4 de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, ici photographiée le 13 décembre 2025. D’après les experts, les frappes de drones n’ont pas causé « de dommages permanents aux structures porteuses ou aux systèmes de surveillance ».
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La salle de contrôle du réacteur numéro 4 de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, photographiée le 13 décembre 2025. Selon les experts, les frappes de drones n’ont pas causé « de dommages permanents aux structures porteuses ou aux systèmes de surveillance ».

Après la catastrophe nucléaire de 1986, plus de 135.000 personnes avaient été évacuées des environs de la centrale dans les mois qui avaient suivi l’explosion. Un périmètre de 30 kilomètres autour de la centrale appelé « zone d’aliénation » reste toujours en vigueur.
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Suite à la catastrophe nucléaire de 1986, plus de 135 000 personnes ont été évacuées des alentours de la centrale dans les mois qui ont suivi l’explosion. Un périmètre de 30 kilomètres autour de la centrale, connu sous le nom de « zone d’aliénation », est toujours en vigueur.

Lors de la visite, l’Agence internationale pour l’énergie atomique a rappelé que « des réparations temporaires limitées » avaient été effectuées sur le toit. L’AIEA réclame cependant « une restauration rapide et complète » qui reste essentielle « pour prévenir une dégradation supplémentaire et garantir la sûreté nucléaire à long terme ».
Igor Ishchuk/Sipa / Sipa

Lors de la visite, l’AIEA a souligné que « des réparations temporaires limitées » avaient été effectuées sur le toit. Cependant, l’AIEA demande une « restauration rapide et complète », essentielle « pour prévenir une dégradation supplémentaire et garantir la sûreté nucléaire à long terme ».

L’AIEA préconise « des réparations temporaires supplémentaires » pour soutenir « le rétablissement de la fonction de confinement » de l’arche protectrice dès 2026. Un chantier qui pourrait se faire avec le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
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L’AIEA recommande « des réparations temporaires supplémentaires » pour faciliter « le rétablissement de la fonction de confinement » de l’arche protectrice dès 2026. Ce projet pourrait bénéficier du soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).

D’après les spécialistes, il faudra attendre la fin du conflit avec la Russie avant de restaurer complètement le dôme recouvrant l’ancien réacteur.
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Selon les spécialistes, la restauration complète du dôme recouvrant l’ancien réacteur ne pourra attendre la fin du conflit avec la Russie.