«Â Mais pour qui elle se prend ? » : Victoria Beckham n’est (toujours) pas ce que l’on pense
Victoria Beckham, connue sous le surnom de Posh, a été médiatisée depuis la formation des Spice Girls en 1994 et a souffert de critiques constantes au cours des 30 dernières années. Dans un documentaire réalisé par Nadia Hallgren, elle évoque ses luttes personnelles, ainsi que ses efforts pour contrôler son image face aux jugements du public.
Qui est Victoria Beckham ? Depuis la formation des Spice Girls en 1994, Posh a toujours été la cible de critiques. « Je ressens une pression constante car on continue à me juger sur tout », confie l’ex-pop star dans une série documentaire qui lui est dédiée sur Netflix. Deux ans après avoir exploré la carrière de son mari footballeur, le géant américain s’intéresse à la reconversion de Victoria Beckham, désormais créatrice de mode.
Ce documentaire, réalisé par Nadia Hallgren, créatrice de Becoming, mélange mode et portrait intimiste. Les allers-retours entre son enfance, sa carrière musicale et sa vie de WAG sont particulièrement marquants et offrent un aperçu émouvant (et réaliste) de la créatrice. Elle apparaît comme une femme, maltraitée par les médias depuis 30 ans, qui tente de redorer une image qu’elle n’a jamais pu maîtriser.
Mais qui est véritablement Victoria Beckham ? Cette question revient fréquemment au fil du documentaire. Les critiques incessantes, génératrices de complexes, l’ont enfermée dans des rôles éloignés de ce qu’elle aurait dû être. Dès son enfance, la star mondiale, qui avoue avoir été victime de harcèlement scolaire, cherche refuge dans la comédie et la scène pour compenser son manque de confiance en elle. « J’étais mal dans ma peau et pas très sociable. Mais quand on est sur scène, on devient quelqu’un d’autre. Je ne voulais pas être moi, car je ne m’aimais pas », se souvient-elle.
Le documentaire examine de près les étiquettes qu’on lui a greffées au fil des ans, de Posh la snob à Posh la WAG, en passant par Posh la morne (« On me prenait pour une peau de vache qui ne souriait jamais ») et Posh l’opportuniste. De nombreuses critiques, parmi les plus acerbes, sont présentées à partir d’archives : « Beckham est très doué. Madame Beckham l’accompagne, toujours légèrement vêtue, et lui vole la vedette alors que ce n’est qu’une pétasse de bas étage », peut-on entendre sur un plateau télé, accompagnée de rires. « Quand les gens sont méchants, quand on ne se sent jamais à la hauteur, ça fait très mal. Et je suis devenue très complexée ».
Ce portrait déchirant, bien que poignant, ne laisse pas Victoria Beckham s’apitoyer sur son sort. Les critiques incessantes ont pourtant eu des impacts dévastateurs. « Je pouvais contrôler mon poids, et je le faisais d’une façon très malsaine », confie-t-elle en abordant ses troubles alimentaires. Elle évoque également les surnoms dégradants comme « Porky Posh » et « Skinny Posh », ainsi que le moment où elle a été pesée en direct sur une chaîne nationale pour prouver la perte des kilos accumulés pendant sa grossesse.
Ces instants marquants expliquent son manque d’enthousiasme à l’égard des médias et illustrent la détermination qu’elle a déployée pour créer une marque de mode dans un environnement aussi hostile. « Je savais ce que les gens se disaient. Une ancienne pop star mariée à un footballeur… Mais pour qui elle se prend ? ». Même après 18 ans de travail, elle peine à obtenir le soutien qu’elle mérite, malgré les critiques positives dans le monde très sélectif de la mode. Le fait que sa marque ait frôlé la faillite — un échec qu’elle reconnaît dans le documentaire — n’a pas facilité le rehaussement de son estime personnelle.
Le documentaire permet d’en apprendre davantage sur Victoria Beckham. Elle est indéniablement drôle, déterminée, résiliente, passionnée de mode, mais également méfiante, ce qui s’explique par son parcours. Elle souhaite garder le contrôle sur son image, une intention qui transparaît tout au long du récit. Ce projet est produit par Studio 99, la société de… David Beckham. Les témoignages d’invités qui attestent de son statut dans l’univers de la mode — tels qu’Anna Wintour, Tom Ford, Roland Mouret, Donatella Versace — soulèvent des interrogations sur le degré de contrôle exercé par Victoria sur la narration et son authenticité.
Le dénouement du programme, le défilé tant attendu, n’est pas le cœur du sujet. Une conversation finale entre le couple revêt davantage d’importance. « Ça me touche que tu veuilles toujours prouver quelque chose aux autres. Qu’est-ce qui t’empêche de dire ‘ça y est j’ai réussi’ ? », questionne David Beckham. Cela met en lumière l’impact persistant des critiques et des jugements sur la carrière et la vie de Posh Spice, qui est pourtant parvenue à se réinventer en tant que créatrice reconnue dans le monde de la mode.

