France

A Lyon, plusieurs actions écolos contre la boutique éphémère Shein

C’était l’événement du week-end pour des centaines de personnes à Lyon. Shein a installé une boutique éphémère du 11 au 14 mars rue de la Part-Dieu. Cette marque chinoise de vêtements à très petits prix, très populaire chez les 15-25 ans, n’est vendue que sur Internet habituellement. Si elle séduit une partie de la population, elle est aussi très problématique pour d’autres qui dénoncent son poids sur l’environnement et les conditions de travail imposés à ses employés.

Samedi, au premier jour de l’ouverture du pop-up store lyonnais, le collectif Extinction Rebellion (XR) a déversé du faux sang et aspergé d’eau la marchandise, pour la rendre temporairement invendable sans l’abîmer. Quelques heures plus tard, la marque éthique lyonnaise Wedressfair a également mené une action militante de sensibilisation auprès des personnes qui attendaient pour entrer dans le magasin pour dénoncer « les méfaits de Shein ».

Le collectif Extinction Rebellion de Lyon a versé du faux sang dans la boutique éphémère Shein samedi 11 mars
Le collectif Extinction Rebellion de Lyon a versé du faux sang dans la boutique éphémère Shein samedi 11 mars – Sarah – Engrainage

Responsable de 22 % de l’empreinte CO2 des jeunes

Dans un communiqué, le collectif de désobéissance civile de Lyon affirme que la marque « pousse à la surconsommation en ajoutant chaque jour environ 6.000 nouveaux articles sur son site ». Avant d’ajouter : « Sa marchandise est de mauvaise qualité et fait le tour du monde, pour n’être utilisée que quelques fois, avant de se détériorer ou pire, d’être passée de mode ». Ainsi, une étude de Teenage Lab by Pixpay a révélé que la marque est responsable de 22 % de l’empreinte CO2 des jeunes.

Shein a aussi été épinglé en novembre 2022 par un rapport de Greenpeace Allemagne. Près de 20 % des vêtements du géant chinois testés contiendraient des « produits chimiques dangereux », avec des niveaux « dépassant jusqu’à 100 fois les limites fixées par le règlement européen sur les produits chimiques ».

De son côté, la marque assure sur son site « utiliser une technologie de fabrication à la demande pour connecter les fournisseurs à [la] chaîne d’approvisionnement agile, réduisant ainsi le gaspillage des stocks et nous permettant de livrer une variété de produits abordables aux clients du monde entier. »

D’autres actions à venir

En plus de son impact environnemental, le collectif XR dénonce « l’irrespect des droits humains » de la marque chinoise. Selon plusieurs enquêtes de médias internationaux, Shein exploite « massivement des Ouïghours pour produire le coton utile à la confection de sa marchandise » et emploie « des ouvriers et ouvrières plus de 18 heures par jour pour un salaire de seulement dix-huit euros par jour avec un seul jour de repos par mois ».

Face à ce constat, Wedressfair a alors distribué des tracts « Shein détruit la planète, votre santé, des vies » aux personnes qui faisaient la queue devant le pop-up store. Le but était « d’ouvrir le dialogue avec les publics moins sensibilisés, éveiller les consciences sur les problématiques que représentent les entreprises comme Shein et proposer des alternatives ».

Extinction Rebellion a déjà annoncé de nouvelles actions si le magasin « ne fermait pas immédiatement » à Lyon.

Dans un tweet, Camille Augey, adjointe au maire en charge de l’emploi et de l’économie durable, a pris position. « Shein, avec ses pratiques sociales et environnementales mortifères, est à l’opposé des valeurs que promeut la Ville de Lyon : une activité commerciale respectueuse de l’humain et de la planète, privilégiant la fabrication locale et les produits de qualité et durables », a-t-elle écrit sans qu’aucune mesure ne soit prise.